De la soupe dégoulinant sur un Van Gogh. Depuis ce vendredi 14 octobre, l'image a fait le tour du monde. Deux militantes du collectif écologiste Just Stop Oil, Anna Holland, 20 ans, et Phoebe Plummer, 21 ans, se sont introduites dans le musée de la National Gallery à Londres et ont jeté de la sauce tomate sur Les Tournesols, célèbre peinture de Vincent Van Gogh- qui était cependant protégée par une vitre.
Leur action a fait beaucoup parler, suscitant souvent incompréhension ou indignation. De nombreux observateurs ont critiqué le fait de vouloir détériorer sciemment une oeuvre d'art. Face au buzz que son geste a suscité, Phoebe Plummer s'est justifiée dans une vidéo qui circule désormais sur les réseaux sociaux.
"Je voudrais que les choses soient parfaitement claires : nous n'avons fait aucun dégât sur la peinture. J'étais au tribunal, hier" précise Phoebe Plummer, qui a comparu devant un tribunal londonien ce samedi 15 octobre.
Les militantes sont accusées de dégradations pour un montant inférieur à 5 000 livres. Leur procès est fixé au 13 décembre. "J'ai entendu (au tribunal- ndlr) qu'il y a eu des dégâts minimaux sur le cadre qui sont réparables et remplaçables. La peinture était protégée par du verre, nous n'aurions jamais envisagé cette action si nous n'étions pas sûres que l'oeuvre était protégée", s'est-elle ainsi défendue.
"Je reconnais que cela ressemble à une action ridicule. Je suis d'accord, c'est ridicule ! (...]) Ce que nous faisons, c'est susciter le débat, pour qu'il puisse avoir lieu, pour que nous puissions poser les questions qui comptent", explique la jeune activiste écolo.
Le mouvement écologiste britannique Just Stop Oil, qui fait pression sur le gouvernement britannique pour qu'il cesse d'utiliser les énergies fossiles, très polluantes, n'en est pas à son coup d'essai. Il est à l'origine d'actions dans des stades, de blocage de terminaux pétroliers et est intervenu lors de la cérémonie des BAFTA. Phoebe Plummer non plus, d'ailleurs. La jeune femme avait déjà été arrêtée après un sitting.
"Nous n'avons pas de temps à perdre (...) Ce que nous allons faire dans les trois ou quatre prochaines années va déterminer le futur de l'humanité. (...) Nous réalisons ces actions pour avoir de l'attention parce que nous avons besoin que les gens parlent de cela maintenant", alerte Phoebe Plummer.
"Nous savons que c'est ainsi que la résistance civile fonctionne, parce que l'Histoire l'a montré. Si je suis là devant vous en tant que femme queer et si j'ai le droit de vote, si je peux aller à la fac, si je peux un jour épouser la personne que j'aime, c'est parce que des gens ont fait des actions de résistance civile avant moi", conclut Phoebe Plummer.