La décision vient de tomber. Après un vote serré de 117 voix pour, 57 abstentions, 174 contre et une absence (en Suède, un gouvernement est "passé" tant qu'une majorité absolue de 175 députés sur 349 ne vote pas sa censure, précise l'AFP), l'économiste et ex-ministre des Finances Magdalena Andersson devient Première ministre du pays nordique.
Une avancée non négligeable, puisque si ce pays scandinave se targue d'être l'un des moins à la traîne en matière d'égalité femmes-hommes, il s'agit de la première femme à occuper ce poste de son Histoire. Un siècle après que les Suédoises aient obtenu le droit de vote, la dirigeante succède à 33 prédécesseurs masculins.
Mais qui est-elle, exactement ?
Surnommée "le bulldozer" dans la presse, Magdalena Andersson - qui se décrit elle-même comme "une femme sympa et travailleuse" qui aime décider - arbore un slogan qui ne cache pas ses ambitions, ni sa détermination : "je crois que la Suède peut mieux faire". Un ton direct qui contraste avec celui, "plus policé", auquel la Suède serait habitué, jusque dans les sphères politiques.
"Des gens ont même dit qu'ils avaient peur d'elle, ce qui est assez drôle quand cela vient de professeurs d'économie ou de politologues d'élite", remarque auprès de l'agence de presse Anders Lindberg, chef du service politique du quotidien Aftonbladet, proche des sociaux-démocrates.
Ancienne nageuse de haut niveau passée par la Handels de Stockholm (le HEC local) et Harvard, la nouvelle Première ministre ressemblerait à une autre figure politique européenne. "Elle a une façon d'argumenter qui rappelle un peu Angela Merkel, ce qu'elle veut dire n'est pas toujours complètement clair, mais elle finit par l'emporter parce que personne d'autre ne sait répondre car elle maîtrise tous les détails", poursuit le journaliste.
Magdalena Andersson s'autoproclame même "radine" pour illustrer ses convictions de maintenir son pays dans une modération budgétaire.
Le temps que durera son mandat (4 ans), elle compte "reprendre le contrôle démocratique" sur les écoles, le système de santé et les maisons de retraite après une vague de privatisations, inscrire son pays dans la lutte climatique et enfin, combattre la ségrégation ainsi que la brutale guerre des gangs qui sévissent en Suède.