Edith Bouvier et William Daniels, les journalistes français bloqués à Homs en Syrie depuis un bombardement le 22 février, ont été évacués dans la nuit de jeudi à vendredi vers Beyrouth, au Liban. La reporter du Figaro souffre d’une fracture du fémur et attend des soins depuis neuf jours. Elle doit subir une série d’examens cliniques afin d’obtenir l’accord des médecins pour être rapatriée dans un avion médicalisé de la République française.
« Je viens de m'entretenir avec Edith Bouvier, qui est naturellement très fatiguée, qui a beaucoup souffert mais qui sait qu'elle est libre et qu'elle sera bientôt soignée », a déclaré Nicolas Sarkozy, en remerciant « tous ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement », sans donner plus de détails sur les acteurs de cette opération. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’est également réjoui de « cette issue heureuse » et a « remercié très chaleureusement tous ceux qui, souvent au péril de leur vie, ont rendu possible ce dénouement ». « J'ai une pensée émue pour les familles de Rémi Ochlik et de Marie Colvin qui ont été tués à Homs, mais également pour toutes les victimes syriennes de cette ville martyre », a-t-il ajouté.
La chute de Baba Amr
L’évacuation des journalistes a eu lien dans la confusion, en plein dans la défaite des l’Armée syrienne libre (ASL), qui a fini par se retirer du quartier de Baba Amr, dernier bastion de la résistance à Homs. Jeudi, l’armée du régime de Bachar al-Assad a pris le contrôle du quartier après un assaut massif de deux jours et des semaines de bombardements. « L'armée syrienne contrôle la totalité de Baba Amr, les dernières poches de résistance sont toutes tombées », a affirmé une source au sein des services de sécurité à Damas.
Mais le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), le colonel Riad Assaad, refuse de parler de défaite, évoquant un retrait « tactique » destiné à protéger les 4000 civils restant dans ce quartier assiégé depuis près d'un mois. L'OSDH déplore néanmoins le décès de 17 civils à Homs aux abords de Baba Amr dans la journée de jeudi. Trois autres ont été tués dans les provinces de Hama (centre) et de Damas.
Déblocage de l’aide humanitaire
L’ONU évoque une crise humanitaire aiguë après un an de violences en Syrie, où plus de 7.500 personnes ont trouvé la mort depuis mars 2011. Le Conseil des droits de l'Homme a adopté une résolution appelant Damas à autoriser un « accès sans entrave » à l'aide humanitaire. Le gouvernement de Damas a répondu positivement et a donné son feu vert pour l'acheminement de l'aide humanitaire à Baba Amr. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé que ses équipes se rendraient vendredi à Baba Amr avec celles du Croissant rouge arabe syrien (CRAS) afin de « convoyer une aide humanitaire et évacuer les blessés ».
Les militants s’organisent
L'opposition représentée par le Conseil national syrien et son président Burhan Ghalioun, a annoncé la création d'un « bureau militaire » chargé de contrôler et coordonner la résistance armée en Syrie et de soutenir l’armée libre ». « On va déterminer nos demandes, nos besoins en armes, et on verra dans quel pays les chercher. Il s'agit de défendre les civils et pas de lancer la guerre », a-t-il déclaré à Paris. Dans le même temps les militants antirégime appellent à une manifestation ce vendredi pour réclamer des armes pour l’ASL. Un message lisible sur la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 ».
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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