En 2021, en France, plus de trois adultes de 18-75 ans sur 10 ont déclaré fumer (31,9 %), et un quart ont déclaré fumer quotidiennement (25,3 %). Si elle n'a pas évolué "de façon significative" (25,3 % en 2021 contre 24 % en 2019), la consommation quotidienne de cigarettes a progressé chez les femmes (23 % contre 20,7 %) et chez les personnes peu ou pas diplômées (32 % contre 29 %).
C'est ce que nous apprend une étude de Santé Publique France publiée ce 13 décembre et réalisée sur un échantillon de plus de 30 000 personnes. Comment expliquer cette hausse du tabagisme ? Santé Publique France nous donne un élément de réponse : 'L'impact de la crise sociale et économique liée à la Covid-19 ne peut être exclu".
Selon Santé Publique France, "la cigarette peut être perçue comme un outil pour gérer le stress ou surmonter les difficultés du quotidien". Le ministre de la Santé François Braun souligne que "ce sont les plus modestes, ceux qui sont les plus loin du soin qui fument le plus."
En somme, la crise du Covid aurait exacerbé la précarité économique et les vulnérabilités diverses (physiques, psychologiques, professionnelles), ce qui n'a fait qu'augmenter le tabagisme chez les catégories de population les plus fragilisées d'ordinaire - comme les femmes. Preuve de cette logique économique et sociale, cette augmentation du tabagisme toucherait également les chômeurs et les ouvriers.
Cette étude en recoupe une autre qui soulignait qu'arrêter de fumer serait plus compliqué pour les femmes. Des chercheurs de l'université d'Uppsala avançait ainsi que l'impact de la nicotine sur le cerveau des femmes leur rendrait plus difficile l'arrêt de la consommation de tabac, une cigarette suffisant à bloquer la production d'oestrogènes.
Signe d'espoir parmi ces chiffres ? La baisse de la consommation quotidienne de tabac chez les hommes de 18-24 ans. Cependant, le tabac reste malgré tout la première cause de mortalité évitable en France, avec 75 000 décès chaque année.