Le phénomène a commencé par inquiéter plusieurs médecins, il a été confirmé par une étude canadienne menée par des neurologues de l'Université de Calgary en août, révèle ce jour 20 Minutes : TikTok, couplé à l'anxiété du Covid-19, engendrerait l'apparition de tics nerveux.
"Depuis le début de la pandémie de Covid-19, nos collègues travaillant dans huit cliniques différentes du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) dans le monde ont été témoins d'une pandémie parallèle de jeunes âgés de 12 à 25 ans (presque exclusivement des filles et des femmes) présentant l'apparition rapide de comportements complexes de type tic moteur et vocal", dissèque l'un des co-auteurs du rapport, le neurologue Davide Martino.
"En plus de subir le stress et l'anxiété liés au Covid, ces jeunes filles ont été davantage exposées à des influenceurs présentant des tics ou le syndrome Gilles de la Tourette (sous le hashtag #TicTok, ndlr), ce qui aurait visiblement eu un impact sur elles-mêmes".
Pour le spécialiste, cela s'expliquerait en partie par l'utilisation excessive qu'ont fait nombreuses concernées des réseaux sociaux pendant les différents confinements, et notamment de TikTok, qui connait depuis un succès considérable. A noter par ailleurs, que si certaines des jeunes filles présentant ces troubles souffraient déjà d'anxiété avant de les déclarer, d'autres n'en montraient aucun signes et se sont mises à développer les tics d'un coup.
La raison invoquée ? Le mimétisme.
"Le contenu sur les tics et le syndrome de Gilles de la Tourette a augmenté de façon spectaculaire [sur TikTok], de même que le nombre de patients souffrant de tics dans les cliniques de neurologie. Nous pensons qu'il s'agit d'un exemple de maladie sociogénique de masse, qui implique des comportements, des émotions ou des conditions se propageant spontanément dans un groupe", avançaient quant à eux, en juillet dernier, des chercheurs dans un rapport intitulé "Les tics de TikTok : une pandémie au sein de la pandémie".
Reste à savoir pourquoi les jeunes filles en sont particulièrement touchées, et si d'autres réseaux sociaux sont aussi à mettre en cause.