La Croatie a dit « oui » à son entrée dans l’Union européenne (UE), à l’issue d’un référendum jugé « crucial » par la classe politique croate, et présenté comme la décision la plus importante pour l’avenir du pays depuis son indépendance, obtenue au prix d’une guerre sanglante il y a vingt ans. Si les responsables politiques, majoritairement pro-européens, ont vu leur vœu exaucé avec 66% des voix pour, la participation populaire au référendum s’est avérée très faible. 43,58% des citoyens croates en âge de voter se sont déplacés, ce qui est bien moins que le taux de participation aux élections législatives de décembre dernier.
Les réactions se sont multipliées un peu partout en Europe. À Zagreb, le Premier ministre social-démocrate Zoran Milanovic s’est félicité du résultat, tout en déplorant la faible participation populaire, dans laquelle il voit un message à direction de son gouvernement, installé depuis à peine un mois. La situation économique très difficile de la Croatie engendre souffrances et inquiétudes au sein de la population. C’est bien pourquoi les autorités s’étaient efforcées, pendant la campagne du référendum, de dissocier la crise de la zone euro des difficultés rencontrées par le pays. Elles avaient même assuré aux électeurs que l’entrée de la Croatie dans l’UE serait le gage d’« un environnement financier et macroéconomique stable » à même de « relancer le développement de l'économie ».
À Belgrade, le président serbe Boris Tadic a été parmi les premiers à féliciter Zagreb, envoyant le signe clair d’une amélioration des relations mouvementées de la Serbie avec la Croatie. L’occasion, aussi, d’exprimer haut et fort les ambitions pro-européennes de son pays, qui n’a toujours pas été fixé sur l’octroi du statut de candidat à l’adhésion. À Bruxelles, Herman Van Rompuy, président de l’UE, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ont déclaré que le « oui » des Croates allait apporter « de nouvelles opportunités et renforcer la stabilité et la prospérité de leur nation ».
L’entrée dans l’UE de ce petit pays de 4,2 millions d’habitants sera effective le 1er juillet 2013, une fois que le traité d’adhésion signé par lui en décembre aura été ratifié par chacun des 27 membres du bloc européen. Après la Slovénie en 2004, la Croatie sera la deuxième des six ex-républiques yougoslaves à adhérer à l'UE, une perspective offerte à l'ensemble des pays des Balkans occidentaux.
Avec AFP
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Élodie Vergelati
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