Pour la quatrième fois depuis le début des révoltes en Syrie en mars 2011, le président Bachar al-Assad a pris la parole pour nier son implication dans la répression des manifestants. Dans son discours retransmis par la télévision officielle, il affirme qu’ « aucun ordre n'a été donné de la part d'aucune autorité pour ouvrir le feu », accusant plutôt des « bandes armées » et des « groupes terroristes » à la solde de pays et de régions étrangères de chercher à « déstabiliser » la Syrie, et de la « pousser à l'effondrement ». Tout ceci avec la complicité des « médias internationaux ». Le président a ainsi insisté sur sa volonté de rétablir à tout prix la sécurité dans le pays, et de frapper les « terroristes » d’une main de fer. « Il ne faut pas tolérer ceux qui terrorisent les gens, ni ceux qui sont complices avec les (parties) étrangères », a-t-il déclaré.
Un référendum populaire en mars 2012
Bachar al-Assad a ajouté qu’il tenait sa légitimité du peuple, et que c’est selon la volonté de ce peuple qu’il pourrait en venir à renoncer au pouvoir. Ainsi le président semble vouloir réinsuffler une idée de démocratie et promet la tenue d’un référendum populaire sur une nouvelle Constitution pour la première semaine de mars, « lorsque la commission sur la nouvelle Constitution aura terminé ses travaux ».
Cette commission, mise en place par le gouvernement dans le cadre des réformes promises à la suite du mouvement de contestation enclenché en mars dernier, a travaillé sur un projet de nouvelle constitution qui doit consacrer la démocratie et l’alternance au pouvoir. Ses travaux ont porté sur 80 articles. Les sujets débattus concernent notamment la limitation du mandat présidentiel à un seul d’une durée de sept ans, la limitation de ses prérogatives et celles du Premier ministre, et la reconnaissance du principe du multipartisme, sans primauté d’un parti sur un autre.
Les observateurs de la Ligue arabe poursuivent leur mission
En un peu moins d’une année, la répression en Syrie a causé la mort de milliers de civils, provoquant l’indignation de la communauté internationale. Le 26 décembre dernier, des observateurs de la Ligue arabe ont été dépêchés sur place afin de rendre compte de la situation, faire stopper les violences, libérer les manifestants faits prisonniers, et organiser le retrait de l’armée. Très controversée au terme de son premier rapport, la mission est accusée d’inefficacité par les ONG et observateurs de terrain qui dénombrent encore beaucoup de victimes des forces gouvernementales. Le Comité ministériel arabe a néanmoins décidé de laisser la mission se poursuivre « selon le protocole », avec plus d’effectifs et un renfort financier et logistique. Un deuxième rapport plus complet est attendu le 19 janvier.
(Source : Libération)
Crédit photo : AFP/Archives/Bachar al-Assad
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