La crise sanitaire appelle à restreindre ses voyages estivaux aux frontières européennes, voire même françaises. Ça tombe bien, notre envie de limiter les déplacements en avion coïncide avec celle d'une redécouverte du territoire. On sait que sa richesse nous comblera à coup sûr mais ce qu'on ignore, c'est à quel point les plus beaux paysages du monde peuvent aussi se retrouver en France.
On a dressé la liste de 10 lieux nichés aux quatre coins de la planète qu'on pourra visiter cet été, sans même prendre notre passeport.
Le sud de la France regorge de villages qui fleurent bon la Provence et tous les clichés qui l'entourent : marché, pétanque sur une place ensoleillée et petits apéros au pastis en fin (voire début) de journée. A Roussillon, dans le Vaucluse, il y a tout ça... mais aussi un bout d'Amérique.
Le sentier des ocres qui arpente la forêt de pins voisine ressemble à s'y méprendre au Grand Canyon. Enfin si tant est qu'on imagine le paysage de l'Arizona clairement moins titanesque qu'il ne l'est vraiment. Car oui, la version française est magnifique, mais soyons réaliste : notre souffle est moins coupé que devant le précipice qu'il évoque. On s'en contente toutefois allègrement, en se rappelant qu'aux Etats-Unis contrairement à l'alternative française, il n'y a pas de petites rues colorées à parcourir en fin de journée.
Le territoire d'Outre-mer fait rêver. Eau turquoise, sable blanc, faune marine incroyable : une perspective plutôt réjouissante. Heureusement pour notre conscience écolo et notre budget, en métropole aussi, il existe des coins similaires. Même quasi identiques (températures à part).
L'archipel des Glénan, au large du Finistère, par exemple. L'ensemble de neuf îlots fait le bonheur des adeptes de voile (un club y est implanté depuis 1947, créé par un couple d'anciens résistants), de dauphins et de fleurs extraordinaires (la Narcisse des Glénan possède même sa propre réserve naturelle). On y embarque pour la journée, ou on dort au seul gîte de mer de l'archipel. Le camping est interdit : tranquillité assurée.
Des monts à perte de vue, une nature luxuriante, un coucher de soleil à tomber : on dirait la montagne de Morro da Boa Vista, au Brésil. Sauf que c'est l'Auvergne. Le Puy Mary, précisément, qui toise les monts du Cantal, ainsi que le volcan éponyme (là où Volvic tournait ses pubs avant Zizou).
C'est l'endroit parfait pour de grandes randonnées perdues au milieu de nulle part (ou presque), récompensées par un bout de fromage bien mérité. Un morceau de cantal, pâte dure au goût incomparable. On en oublierait même nos envies d'Amérique du Sud, tellement le lieu (et l'en-cas) vaut le coup.
Le nom sonne écossais, la vue canadienne. Et pourtant, on est dans les Vosges. Les mystères de la nature. On s'attendrait presque à voir débarquer un élan sur l'autre rive. L'été, on campe sur les bords de Longemer la Vologne, le lac voisin. L'hiver, on fait des raquettes ou on tente la troisième étoile dans la station de ski qui surplombe le plan d'eau.
La vue suffit à nous ressourcer après une année éreintante, à apaiser notre esprit stressé et à se convaincre une bonne fois pour toutes, si ce n'est pas déjà fait, que notre avenir n'est clairement pas en ville.
On appelle Annecy la petite Venise des Alpes. Déjà, ça semble prometteur quant à la ressemblance (plus ou moins) frappante avec la cité italienne. Le bonus : le massif montagneux qui encadre la ville et le lac, turquoise à cette époque de l'année, dans lequel on peut apprécier une eau qui monte jusqu'à 26 degrés.
En se baladant le long des canaux haut-savoyards, on remarque peu de gondoles, mais des habitations colorées qui, pour certaines, vantent les mérites d'une fondue à ne pas louper. Même en plein été. Un programme alléchant, facilement accessible en train. Au fond, qu'est-ce qu'on attend ?
Dans les Landes, Moliets-et-Mâa attire les adeptes du surf et les amoureux de la région. Ses grandes plages se découpent au gré des cours d'eau qui rejoignent l'Atlantique, refuges d'oiseaux en tout genre. Un panorama qui rappelle aussi la région du Nevada, terre d'une nature aride, encore très sauvage, et de Las Vegas, antre de la superficialité. Mélange intéressant.
A Moliets cependant, pas de fausse tour Eiffel ni de pseudo resto romain, mais du sable à perte de vue et des paillotes qui accueillent les baigneurs pour un sandwich ou un verre. Encore mieux.
Les cheminées de fées du site géologique des Pyrénées-Orientales semblent calquées sur celles du Cappadoce, site historique de Turquie niché dans l'Anatolie. Là-bas, les habitant·e·s avaient creusé des maisons directement dans la roche, durant l'âge de bronze, ensuite utilisées comme refuges par les premiers chrétiens.
En France, pas de cachettes, mais un lieu protégé, témoin de l'Histoire depuis plusieurs milliers d'années, qui épate les visiteurs lors d'un parcours aménagé irréel.
Les falaises de craie blanche renvoient au littoral irlandais, plus exactement à celles de Moher, à l'Ouest de l'Irlande. Un paysage saisissant qui en a inspiré plus d'un, dont David Yates, à l'époque réalisateur d'Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé.
Les fans se souviendront de la scène terrifiante, tournée là-bas, où Harry et Dumbledore partent à la recherche d'une Horcruxe, et manquent d'y laisser leur peau. A Etretat, la version lumineuse du décor irlandais, c'est Claude Monet qui immortalise la vue dans son célèbre tableau sobrement intitulé Les Falaises à Étretat. Un classique qui nous convainc d'y faire un tour.
Si l'on met de côté les ruines incas, dont la signification reste, aujourd'hui encore, un mystère, le Cirque de Gavarnie pourrait bien être tiré des Andes. Comme au Pérou, la verdure se confond dans la roche et les montagnes semblent transpercer le ciel. On y trouve une cascade impressionnante, et des neiges qui restent parfois jusqu'en été.
Le "colosse des Pyrénées", un cirque naturel de type glaciaire à cheval sur la frontière franco-espagnole, est toutefois plus facile d'accès que son (quasi) homologue outre-Atlantique ; on y arrive après plusieurs heures de marche au départ de Gavarnie, à une heure de Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées.
L'archipel de Lavezzi se compose de 23 îles, îlots et récifs situés à 10 kilomètres de Bonifacio, en Corse-du-Sud. C'est l'extrême-sud de la France métropolitaine, un parc marin enchanteur et férocement protégé, ainsi que le lieu qui évoque le plus l'autre bout du monde : les Seychelles.
Un kayakiste amateur affirme d'ailleurs que la "beauté du site laisse sans voix". De quoi nous dissuader de partir à l'autre bout du monde, justement, et nous encourage vivement à explorer les quatre coins de notre propre pays. Cet été, comme les suivants.