Ce dessin animé féministe aura droit à sa version live (lui aussi)

Vaiana n'est pas une ado comme les autres : elle vit au sein de l'île polynésienne de Motunui et sait qu'un grand destin l'attend. Une trajectoire d'exploratrice, ce qu'elle compte bien démontrer le temps d'un voyage jusqu'au bout du monde. Pour l'accompagner dans sa quête, des légendes, diverses créatures et même... Un demi-dieu.

Cela, c'est le pitch de Vaiana, le 137e long-métrage d'animation des studios Disney, qui était joliment venu enchanter notre année 2016. Magie qui n'est pas prête de se disperser puisque la firme aux grandes oreilles a de la suite dans les idées : une version "live action" de cette épopée est déjà prévue, et s'annonce plutôt solide.

Pourquoi solide ? Car trônera au sein de la distribution l'un des plus baraques "action heroes" de ces dernières années : Dwayne Johnson en personne. L'acteur a déjà su donner de la voix au demi-dieu Maui dans le film originel, il aura donc désormais l'honneur de lui donner apparence et chair. Un choix de casting qui tient debout.

Cela fait des années déjà que le "live action", autrement dit le remake en prises de vues réelles, est devenu une éternelle rengaine : Le livre de la jungle, Peter et Elliot le Dragon, Aladin, l'imminente Petite Sirène, Peter Pan et Wendy... Personne n'y a échappé. Alors pourquoi s'enthousiasmer ?

C'est simple.

A sa sortie, Vaiana a su éveiller notre curiosité et même galvaniser les plus Disney-réticents d'entre nous. Mais pourquoi ? Pour son cadre déjà, plutôt dépaysant, et l'héroïne qui l'accompagne : une jeune polynésienne intrépide baladant avec elle son lot de mythologies ancestrales. Un terreau traditionnel au sein duquel elle dénote cependant...

Car ce personnage principal témoignait d'un besoin de modernité. Le titre de Vaiana : la légende du bout du monde ressort souvent lorsqu'il est question d'exemples percutants d'anti-princesses Disney, tordant quelque peu le bras aux désuètes héroïnes d'antan. Sûre d'elle, notre jeune protagoniste n'a effectivement rien d'une demoiselle en détresse prisonnière de sa tour. Même physiquement, elle détonne. Comme un vent de changement.

Le magazine des cultures LGBTQ Têtu avait d'ailleurs accueilli avec joie Vaiana, saluant le choix de présenter (enfin !) dans un dessin animé Disney une adolescente polynésienne "à la morphologie réaliste, qui s'oppose au patriarcat pour sauver son île, et ce, sans beau colonisateur à l'horizon pour ravir son coeur". Pas de "love-interest" forcé et insultant, un discours écolo, un soupçon de "girl power" pas ringard... La recette gagnante ?

Et puis, il y a tout de même plus fort encore que cette jeune fille animée : celle qui l'interprète, une véritable artiste engagée. En mars dernier, à l'occasion de l'avant-première de la série Prime Video "The Power", Auli'i Cravalho, la voix du personnage Disney, a effectivement déployé un puissant happening en apparaissant, fière, une main rouge peinte sur le visage. Une manière pour l'actrice et chanteuse américaine d'origine hawaïenne de rendre hommage aux femmes indigènes disparues et assassinées en Amérique du Nord. Marquant.

On espère que l'actrice sera de la partie pour ce "live action" qui dévoile lentement mais sûrement tous ses mystères.