Les Américains, qui ont souvent une longueur d’avance quelque soit le sujet, parlent maintenant de « sexualité organique », voir même « d’orgasme organique ».
Celui-ci repose sur l’idée essentielle du ralentissement. On parle de prendre son temps par opposition à une sexualité qui poursuit un but, c’est-à-dire celle qui est recommandée dans les magazines : comme découvrir son point G ? Savoir si on est clitoridienne ou vaginale ? Si on est capable d’être femme fontaine ? Ou tout un tas d’autres fadaises, qui n’ont sur nous que des effets inhibants.
Le sexe organique permettrait, lui, à l’inverse, d’éloigner l’anxiété en ralentissant le temps, en prenant le temps de découvrir toutes les parties du corps réceptives au plaisir, et comprendre que le plaisir peut venir de n’importe où. Cela vaut tout autant pour les masturbations solitaires, que pour les rapports à deux : il s’agit de proposer d’essayer quelque chose de nouveau, par exemple en se donnant du plaisir uniquement en touchant des parties du corps qui ne sont pas sollicitées d’ordinaire, avec des caresses de la pulpe des doigts, des parties génitales, des fruits, des sextoys, des danses lascives, peut importe pourvu que cela change le rythme habituel de la relation. C’est le changement et le ralentissement du rapport qui deviennent un moyen efficace de découvrir de nouvelles sensations, des orgasmes différents. Et pour celles dont les orgasmes sont plus complexes, il faut avant tout éviter de penser que quelque chose ne tourne pas rond, ce qui inhibe tant que l’orgasme en devient inatteignable.
Bref, voilà que maintenant, l’organique signifie aussi un éloignement de l’anxiété, dont les effets sont aussi dévastateurs pour les hommes (souvent inquiets de leurs érections) que pour les femmes.
Une dernière tendance qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un retour aux sources. Donc rien de très nouveau, si ce n’est que le temps s’accélère, nos journées s’affolent et plus le stress augmente, moins le plaisir peut s’épanouir…
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