Grease, sorti en 1978, c'est l'histoire de Danny Zuko (John Travolta) et de Sandy Olsson (Olivia Newton-John). Lui rockabilly américain inséparable de son blouson noir et de sa banane impeccablement gominée, elle jeune Australienne sage aux robes longues un peu démodées. Ils se rencontrent en vacances, dans les années 50, et c'est le coup de foudre. Quand ses parents à elles décident de déménager aux Etats-Unis, les deux amoureux se retrouvent dans le même établissement scolaire.
Débute alors une romance sur fond de chansons incontournables (You're The One That I Want, Summer Nights...), dont l'intrigue tourne principalement autour de leur idylle, et de la façon dont ils veulent chacun attirer l'attention de l'autre. Sandy en devenant membre des Pink Ladies, les filles populaires du lycée en blouson rose, et en prouvant à tout le monde qu'elle n'a rien de l'étiquette de naïve qu'on lui prête, lui en mettant un terme à ses manières de Dom Juan clairement discutables.
Un film culte, sans aucun doute.
Aujourd'hui, cependant, certain·e·s interrogent : Grease est-il sexiste et véhiculerait-il des schémas relationnels et sociaux nauséabonds ?
C'est en tout cas ce la réflexion que se sont fait·e·s plusieurs personnalités lors de l'émission britannique Celebrities Gogglebox (qui consiste à regarder des gens qui regardent la télé et la commentent), choquées par les "gestes grossiers" des personnages masculins. Devant la polémique qu'ont suscitée ces images, l'actrice principale du long-métrage, Olivia Newton-John, n'a pas tardé à répondre : "C'est une histoire des années 50 où les choses étaient différentes. Tout le monde oublie qu'à la fin, il change aussi pour elle", précise-t-elle au Guardian.
"C'est juste une fille qui aime un mec, et elle pense que si elle fait ça, il va l'aimer. Et il pense que s'il fait ça, elle l'aimera. Je crois que c'est assez réel. Les gens font ça les uns pour les autres. C'était une histoire d'amour amusante."
Des mots soutenus par sa partenaire à l'écran, Didi Conn, qui jouait Frenchie, lors d'une interview sur le plateau de Good Morning Britain.
Sur les réseaux sociaux, même son de cloche de la part d'internautes féministes. "Je ne sais pas exactement comment le débat sur 'Grease est sexiste' a commencé, mais j'ai toujours trouvé que la transformation était l'une des choses les moins sexistes", relève notamment l'une d'elle. "Il change aussi ! Elle découvre le pouvoir de la sexualité ! Je n'ai jamais eu l'impression qu'elle était dévalorisée".
Une autre, réalisatrice aujourd'hui, aborde également la façon dont elle a perçu le film ado. "Je suis allée voir une production théâtrale [de Grease] en 6e, le lendemain, un professeur nous a expliqué qu'il ne faut jamais changer pour un garçon et je me suis dit... mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Sandy lui dit d'aller se faire voir quand il la pelote et trouve son propre style à la fin !"
Des interprétations qui prouvent toutefois l'importance de remettre en question nos classiques, et d'accompagner aussi les plus jeunes lorsqu'ils·elles les visionnent pour la première fois.