"Toutes des salopes, sauf maman", ""Garage à bites", "Abracadabra... Ah bah non, t'es toujours une salope", "Tu me suces ? Salope", "On ne suce pas assez". Sur la plateforme Spreadshirt, qui permet à ses client·es d'importer n'importe quels mots et graphisme sur des vêtements et de les imprimer, cette "collection" répugnante a confirmé à qui en douterait que la culture du viol a de beaux jours devant elle.
"Supposer 'faire de l'humour' avec des messages sexistes qui incitent à la culture du viol est une aberration. C'est comme ça qu'on commence avec le sexisme ordinaire et qu'on finit par des FÉMINICIDES", fustige en ce sens la militante Emanouela Todorova, créatrice du compte de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles @disbonjoursalepute. "Honte à vous !"
Face au tollé légitimement causé par l'affaire, les équipes du e-shop ont diffusé un message d'excuses sur Instagram. "Nous sommes profondément désolé·e·s qu'une telle chose se soit produite et, par la même occasion, de vous avoir offensé·e·s. Nous recherchons activement les causes et les failles de nos outils de vérification afin que cela ne se reproduise pas. Les contenus discriminatoires, illégaux, haineux, pornographiques ou faisant l'apologie de la violence n'ont pas leur place sur notre plateforme", promettent-ils.
Des mots qui ont du mal à convaincre, et pour cause, ce n'est pas la première fois que Spreadshirt est au coeur d'un scandale visant les designs mis en vente.
L'été dernier, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme interpellait déjà la start-up pour la commercialisation de modèles estampillés d'une étoile jaune. A l'intérieur du sigle tristement célèbre, deux mots : "non-vaccinés".
Un concept à vomir qui laissaient entendre que le traitement des personnes qui refusaient le vaccin était similaire au sort des victimes de la Shoah, exterminées pendant la Seconde guerre mondiale pour leur foi. Ou quand "problématique" ne suffit pas.
A l'époque déjà, Spreadshirt présentait ses excuses et assurait surveiller plus assidument ce qui circulerait sur son site. Force est de constater que c'est un échec cuisant, qui ne se contente pas de relayer des idées misogynes dangereuses : il les nourrit.