Sur son compte Twitter, le collectif féministe Nous Toutes l'a annoncé l'espace d'un thread retweeté plus d'un millier de fois : "Nous avons décidé de suspendre le relai du décompte des féminicides conjugaux". La raison ? Le collectif le détaille au fil des tweets.
"Le 3 janvier 2022, des propos transphobes ont été tenus par un collectif comptabilisant les féminicides conjugaux. Ces propos sont oppressifs, et par ailleurs illégaux. Depuis, une vague de propos transphobes s'exprime librement sur les réseaux sociaux. Nous considérons que nous ne pouvons pas nous appuyer sur un collectif qui affiche des positions contraires à nos valeurs", détaille à ce titre Nous Toutes à propos de cette décision majeure.
Le collectif évoqué par #NousToutes s'intitule Féminicides par conjoint ou ex. Comme l'énonce l'Obs, cette association refusait notamment de décompter les meurtres de personnes transgenres, "considérant qu'il ne s'agit pas de féminicides puisque ceux-ci auraient été commis par des amants ou par des inconnus".
Sur Twitter, le collectif féministe fustige ouvertement la transphobie qui peut s'observer au sein de certains groupes militants. "Cette violence impacte directement la vie des personnes trans qui subissent la transphobie au quotidien. La lutte contre la transphobie fait partie intégrante du féminisme car elle découle d'une société patriarcale qui établit des normes et des hiérarchies de genre. Par ailleurs nous rappelons que la transphobie n'est pas une opinion mais un délit puni par la loi", peut-on lire ainsi.
Un discours salué sur Twitter. "Merci merci ! Enfin du bon sens et un positionnement clair envers nos adelphes et soeurs trans !", "Merci, je suis contente de voir des positionnements fermes contre la transphobie de la part de votre collectif", "Merci infiniment à vous pour votre soutien des personnes trans", ont réagi les internautes.
Et #NousToutes de conclure : "Nous sommes conscientes que cette décision est difficile pour les associations de familles de victimes de féminicides et restons engagées dans la lutte contre les féminicides et la société patriarcale qui les génère. Nous considérons qu'il est essentiel de visibiliser toutes les femmes qui sont assassinées parce qu'elles sont des femmes. Nous sommes donc en réflexion sur la meilleure façon de le faire".
Depuis le 1er janvier 2022, déjà trois femmes ont été tuées.