"C'est le troisième féminicide de l'année. Trois féminicides en 24h et aucune réaction d'Emmanuel Macron. C'est atroce. En 2022 il n'est plus l'heure de déplorer, il est l'heure d'agir. Ces féminicides auraient pu être évités". Ainsi s'est exprimé le collectif féministe Nous Toutes, luttant contre les violences sexistes et sexuelles. Nous Toutes a tiré la sonnette d'alarme quant au recensement inquiétant des féminicides en ce début d'année.
Depuis le premier janvier a été recensée la mort d'une militaire âgée de 28 ans, tuée de plusieurs coups de couteau, à Chacé, près de Saumur. Un militaire de 21 ans a été mis en cause. Une femme de 56 ans a été retrouvée morte à Labry (Meurthe-et-Moselle) le même jour. Elle a été tuée par son conjoint au domicile de celui-ci, de l'aveu de ce dernier. A Nice, ce même premier janvier, le corps d'une femme a été découvert dans un coffre de voiture. Elle aurait été tuée par son ex-compagnon par strangulation.
"Alors que nous déplorons 3 féminicides depuis le 1er janvier, j'ai une pensée émue pour leurs enfants et leurs proches endeuillés. Pour lutter contre ce fléau, des forces de l'ordre, des magistrats & des acteurs de la santé sont mobilisés en permanence aux côtés des associations", a réagi sur Twitter la ministre déléguée à l'égalité femmes/hommes Elisabeth Moreno.
Une actualité qui a fait réagir Lena Ben Ahmed de #NousToutes. Rappelant que 113 féminicides ont été recensés en 2021, et que l'on ne dénombre que 379 bracelets anti-rapprochement pour 220 000 victimes de violences, la militante s'est exprimée du côté de franceinfo : "ces féminicides ne relèvent pas de cas isolés, ce ne sont pas des faits divers, mais des violences systémiques. C'est tout un système qui permet le meurtre puisqu'il a banalisé et minimisé les violences sexistes et sexuelles qui arrivent en amont".
Et Lena Ben Ahmed de poursuivre : "le silence du gouvernement nous scandalise. Cinq ans après la grande cause du quinquennat, il n'y a pas grand chose qui a été fait. Il n'y a pas eu de politique publique à la hauteur et on remarque un réel décalage entre les dispositifs mis en place et la réalité des violences en France. Les mesures arrivent après les violences. Ce qu'on demande, c'est de prévenir les violences pour éradiquer le problème à la source bien avant le meurtre".
Face à cela, le collectif exige davantage de formations, de sensibilisation dès le plus jeune âge, et un budget beaucoup plus considérable. Un enjeu fondamental. "On appelle les candidats et candidates à l'élection présidentielle à prendre des engagements concrets et qui contiennent des moyens humains, financiers et matériels pour prendre en charge cette question des violences sexistes et sexuelles", a conclu Lena Ben Ahmed.