






"Je suis la personne qui connaît le mieux les actrices !"
Ex agent des stars hyper influent dans le cinéma français, représentant par le passé d'Isabelle Adjani, Nathalie Baye, Sophie Marceau, Béatrice Dalle, Dominique Besnehard a été auditionné dans le cadre de la Commission de l'Assemblée nationale à propos des violences sexistes et sexuelles dans le milieu culturel. Beaucoup d'actrices ont été auditionnées (comme cette célèbre interprète) mais aussi des acteurs, plus discrètement : Pierre Niney, Jean Dujardin...
Et Dominique Besnehard, en tant qu'ex grand représentant des acteurs, ne pouvait y échapper. L'échange cependant fut des plus agités. Comme le relatent nos consœurs de ELLE, celui que l'on a pu voir dans la série Dix pour cent s'est notamment exprimé sur l'affaire Harvey Weinstein.
Et a affirmé : "Quand j'étais agent, j'ai vu des actrices un peu dépasser les bornes. On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène. Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes, certaines actrices allaient dans sa chambre pour peut-être faire une carrière américaine. Je l'ai vu ça !"
Mogul de l'industrie hollywoodienne, producteur surpuissant à la tête de feu Miramax, Harvey Weinstein a pour rappel été condamné en mars 2020 à 23 ans de réclusion criminelle pour viol et agression sexuelle.
Mais l'agent ne s'arrête pas là. Il évoque Gérard Depardieu...
A propos de l'affaire Weinstein, aux prémices du mouvement #MeToo, la "grande gueule" du cinéma français poursuit volontiers sa réflexion. Quitte à sombrer dans le victim blaming : l'inversion coupable/victime tendance "elle l'a bien cherché".
"J'ai même des actrices dont je m'occupais qui y sont allées dans la chambre d'hôtel de Weinstein !... Mais je ne crois pas qu'Isabelle Huppert, jeune comédienne, monte dans un hôtel avec un producteur qui a une mauvaise réputation, je suis désolé", a ajouté l'agent.
Victim blaming entre les lignes toujours, quand la personnalité médiatique évoque Gérard Depardieu. Gérard Depardieu, "monstre sacré", accusé de violences sexistes et sexuelles par une dizaine de femmes - actrices, figurantes...
Celui qui a signé une pétition de soutien à l'acteur a remis en question durant cette audition le premier témoignage de cette affaire à l'encontre du comédien : celui de l'actrice Charlotte Arnould, ayant accusé Depardieu de viols. Charlotte Arnould avait notamment accusé l'acteur de l'avoir violée à son domicile en 2018.
"Cette prise de parole risque d'être une secousse immense dans ma vie, je n'y gagne strictement rien si ce n'est l'espoir de récupérer mon intégrité. J'aurais peut-être dû attendre. Passer par un média. Faire ça "dans l'ordre". Faire ça "bien". Mais continuer à me taire, c'est m'enterrer vivante", s'était exprimée Charlotte Arnould sur ses réseaux sociaux en 2022, lors de l'annonce de la mise en examen pour "viols" de l'acteur.
A cela, Dominique Besnehard rétorque : "Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans un cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur". Dans ces quelques assertions, la logique rhétorique semble être la même : faire porter la culpabilité sur les femmes et non sur le potentiel agresseur. Une manière de passer sous silence les mécanismes d'un système patriarcal ?
Dominique Besnehard s'est également emporté, relate ELLE, face à la présidente de la commission d'enquête, la députée écologiste Sandrine Rousseau : "Si c'est mon procès, je me taille ! Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde, ça commence à bien faire !".
Et la femme politique de décocher : "Loin d'être de la morale comme vous l'avez qualifiée, la question est de savoir comment on fait respecter le droit et le corps des personnes. Vous qui dites tout le temps que vous êtes de l'ancien temps, je conclurai en vous disant : Soyez de ce temps-là, M. Besnehard, parce que nous avons aussi besoin de vous !"