Gérard Depardieu est accusé de violences sexuelles par 13 femmes : propos salaces décomplexés, mains posées sur les cuisses, les jambes et les fesses, humiliations en public, insultes sexistes... Au coeur de cette "affaire", une enquête ambitieuse de "Médiapart".
L'acteur, qui dément "tout comportement pénalement répréhensible", a récemment réagi à ces accusations par le biais d'une lettre ouverte, parue dans les pages du "Figaro". Dans cette défense, l'acteur de 74 ans l'affirme : "Je ne peux plus consentir à ce que j'entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Tout cela m'atteint [...] Jamais au grand jamais je n'ai abusé d'une femme. Je ne suis ni un violeur ni un prédateur".
Une lettre ouverte qui a suscité une réponse de la part de la première plaignante à avoir témoigné, l'actrice Charlotte Arnould. La comédienne a réagi à cette défense dans les pages de "Elle". On la lit.
Dans cette lettre ouverte, Gérard Depardieu semble évoquer le témoignage de Charlotte Arnould entre les lignes, écrivant : "Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré. Elle dit aujourd'hui y avoir été violée". Rappelons que la comédienne accuse l'acteur de l'avoir violée dans son hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris en 2018.
La jeune actrice est indignée par cette "lettre ouverte", elle explique pourquoi : "La lettre de Gérard Depardieu est un ramassis de mensonges. Moi et mon entourage nous savons qu'il ment. Ca propage un message vraiment immonde. Il m'a souillée en 2018 et d'une certaine façon, il continue de le faire par les mots".
"Gérard Depardieu adopte une stratégie pour inverser la culpabilité... Il se place en victime afin de susciter la compassion et de semer le doute. C'est une défense classique qui me fait penser à celles de Patrick Poivre d'Arvor et Luc Besson".
Charlotte Arnould relate : "Pour recontextualiser les faits, lorsque je me rends chez lui, j'ai 22 ans, je pèse 37 kilos, je souffre d'anorexie. C'est un ami de mon père. Ca pourrait être mon grand père, il m'a pris dans ses bras quand j'étais bébé. Et chez lui, au bout de dix minutes, il a mis sa main dans ma culotte".
En outre, au sujet de ses attitudes présumées durant les tournages pointées du doigt dans l'investigation de Médiapart (gestes inappropriés, remarques lubriques, bruits de cochon...) Gérard Depardieu a écrit dans sa lettre ouverte : "Si, pensant vivre intensément le présent, j'ai blessé, choqué qui que ce soit, je n'ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m'excuser de m'être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie".
Loin de cette image candide, Charlotte Arnould s'exprimait ainsi, en mai dernier, sur BFM TV : "Tout le monde savait. Je pense que ça n'a étonné personne. Tout le monde sait qu'il se comporte comme ça sur les tournages. Personne n'est surpris. Et il y a des gens qui permettent que ce soit possible".
Dès janvier 2021, Gérard Depardieu se défendait des premières accusations graves dont il faisait l'objet : "Je suis innocent et je n'ai rien à craindre", affirmait-il à ce titre en janvier 2021. Charlotte Arnould proteste, dans les pages de Elle : "Qui pourrait lutter contre Gérard Depardieu ? Il a évidemment profité de son pouvoir sur moi et sur toutes les autres. Il choisit ses proies : des femmes vulnérables, jeunes ou au bas de l'échelle".
L'actrice de conclure : "Je veux me faire entendre, je vais au front".