Les accusations sont accablantes. Harcèlement sexuel, gestes "déplacés", remarques discriminantes et grossophobes, mais aussi agressions, séquestration... Tout cela concerne aujourd'hui Lizzo, l'une des reines de la pop, qui voit trois de ses anciennes danseuses la poursuivre en justice pour ces faits présumés. Les plaignantes s'intitulent Arianna Davis, Crystal Williams et Noelle Rodriguez, et elles ont déposé plainte à Los Angeles.
L'affaire fait grand bruit. Notamment les accusations de propos à tendance "body shaming" : attitude qui vise à humilier autrui (les femmes, généralement) en s'en prenant à leur corps, leur physique. Or, c'est ce contre quoi la star lutte depuis des années. Voix du mouvement body positive, aussi bien opposée aux violentes faites aux personnes grosses qu'au slut shaming, Lizzo est l'une des figures "pop-féministes" de l'antisexisme.
Forcément, ses fans, sidérés, ont beaucoup, beaucoup réagi...
Harcèlement sexuel, religieux et racial, discrimination fondée sur le handicap, incitation forte de la chanteuse, dans un club du quartier rouge d'Amsterdam et auprès de son équipe, à "toucher des danseuses nues lors d'un spectacle en direct" mais aussi à "manger des bananes dépassant du vagin des interprètes", manque de respect pour "l'intégrité physique" de ses propres danseuses, remarques diverses sur la prise de poids... Ce sont ces pressions présumées, accablantes, quasiment lunaires pour certaines, que relate le magazine Variety.
Un nouveau témoignage vient en outre s'ajouter au dossier. Celui de la réalisatrice Sophia Nahil Allison, qui a dénoncé sur Instagram : "J'ai été témoin durant un voyage en 2019 de son arrogance, de son égocentrisme et de son manque de gentillesse. J'ai vécu une situation merdique avec très peu de soutien. Mon esprit m'a dit de fuir aussi vite que possible !", dénonce celle qui épingle "l'abus de pouvoir" dont userait Lizzo.
Sur Twitter, les fans tombent des nues et ne mâchent pas leurs mots : "Comment faire confiance en l'humain ?", "Alors là c'est incroyable ce qu'il se passe, donc là lizzo est grossophobe, rien ne va plus", "Les choses qui sortent sur Lizzo sont honnêtement si dégoûtantes et décourageantes".
"En tant que personne qui a prêché le mouvement body positive et la diversité, son comportement est horrible. Ses danseuses méritaient mieux", "Je pense que le pire dans tout ça, c'est que Lizzo s'est créé tout un personnage qui prône le mouvement body positive... ses danseuses devraient se sentir en sécurité, soutenues et ne pas avoir à faire face à un tyran hypocrite".
Bien des fans sur les réseaux sociaux voient là une preuve que le mouvement body positive, qui prône l'acceptation de son corps et de soi, par-delà les diktats de beauté et les normes physiques imposées par la publicité et la société patriarcale, serait simplement une "vaste arnaque"...
Des assertions radicales, oui.
Plus qu'une star, et qu'un individu, "l'affaire Lizzo" incite certaines internautes, et notamment des militantes féministes, à reconsidérer les valeurs de tout un mouvement. Mouvement auquel s'est largement associée la chanteuse... Dont l'engagement, au vu des faits relatés, est désormais vivement contesté.