Mariés au premier regard revient à partir du 20 mars sur M6 pour une très attendue saison 7. Sept saisons déjà pour l'émission de téléréalité mettant en scène sept couples au degré de compatibilité très élevé, dont un couple homosexuel, et une équipe de spécialistes pour scruter la chose. Parmi ces pros d'ailleurs, l'arrivée d'un petit nouveau : Gilbert Bou Jaoudé, thérapeute de couple et médecin sexologue.
Mais Mariés au premier regard ce n'est pas juste des mariages à organiser, c'est aussi 14 célibataires retenus... Sur 250 000 candidats. Choix drastique donc, fignolé au possible au gré des castings. Et qui cache une réalité... pas forcément idyllique. C'est d'ailleurs ce sur quoi s'est étendue sur le plateau de "Buzz TV" l'une des expertes de l'émission, la psychologue clinicienne et psychanalyste Estelle Dossin - que l'on pu également voir dans le magazine Experts de famille.
Pour la spécialiste, nombreuses sont les personnes qui s'inscrivent tous les ans mais ont trop peur "de se faire pourrir sur les réseaux". Mais pourquoi ? C'est simple...
En réalité, beaucoup de postulants à l'émission éprouvent une crainte tenace du "body shaming" : que leur physique soit scruté et commenté, et que les jugements du public leur fassent éprouver honte, culpabilité, complexes en tout genre... Ce qui est loin d'être rare quand on parle de programmes télé.
"Quand il y a à la télévision des personnes qui ont des physiques qui ne sont pas avantagés, ils se font pourrir sur les réseaux. 'Et tu as vu comme elle est grosse, et ses cheveux sont mal coupés, et elle a un bouton au milieu du front, et c'est un poireau'. Tout et n'importe quoi est passé au crible", déplore Estelle Dossin.
Pour la psychologue, beaucoup de candidats, voire même "énormément de gens", partagent cette expérience : "ils sentent qu'on va les moquer, qu'ils vont se sentir humiliés, alors ils sont terrorisés et ils abandonnent". C'est aussi pour cela que restent avant tout "ceux qui ont plus confiance en eux". D'où la diversification et l'inclusion pas toujours au poil dans ce genre d'émissions populaires, ce que déplore encore la spécialiste.
Le "body shaming" est un phénomène beaucoup trop banalisé sur les réseaux sociaux, notamment à l'égard des jeunes femmes. En 2020, une enquête de l'institut de sondage YouGov menée auprès de plus de 9 000 français nous l'apprenait ainsi : 3 concitoyens sur 10 affirment avoir déjà fait l'objet de remarques humiliantes sur leur physique et ce sont les 18-34 ans qui, à 50 %, en seraient les victimes majoritaires.
Ce phénomène serait étroitement lié à une pression, avançait le rapport : celle "de forcément être beau et belle dans la société dans laquelle on vit". Tout un programme.