Parce que nous sommes censées être de petites choses fragiles aimant faire des gâteaux et du shopping, il est inconcevable pour certains garçons que nous puissions aimer et surtout être douée pour des activités connotées comme masculines. Qu'il s'agisse de football, de bricolage, de jeux vidéo ou d'informatique, c'est toujours à peu près la même formule : "Whouu, tu te débrouilles bien pour une fille !", accompagnée d'un regard mi-incrédule, mi-admiratif.
Responsable du manque de confiance en elles de nombreuses jeunes femmes, l'expression "comme une fille" a heureusement été récemment réhabilitée par Always dans une publicité plutôt inspirée.
C'est bien connu : quand les hommes expriment leurs opinions avec passion, ils sont généralement pris au sérieux et leurs commentaires sont pris pour ce qu'ils sont. Pas les femmes : dès que ces dernières "osent" élever la voix pour défendre leurs convictions, que ce soit au travail ou à la télévision (coucou, Donald Trump), elles sont immédiatement taxées d'"hystéros", dépassées par leurs émotions. Le summum ? Lorsque le fameux "calme-toi" est suivi de l'insupportable "t'as tes règles ou quoi ?".
Toutes les filles l'ont entendu au moins une fois dans leur vie : "Eh, mademoiselle, souris ! Pourquoi tu souris pas ?". Symptomatique du harcèlement de rue que subissent 100% des femmes aujourd'hui en France, cette expression est pourtant aussi universelle qu'intolérable.
À New York, l'artiste Tatyana Fazlalizadeh est partie en croisade contre cette injonction faite aux femmes en affichant sur les murs de la ville d'immenses affiches dénonçant le harcèlement dont elles sont victimes. Pour elle, les hommes qui demandent aux femmes qu'ils croisent de souriresont avant tout en quête de pouvoir et de contrôle. "Il s'agit de les rendre plus distinguées pour lui. Les femmes doivent se conformer à ce que les hommes veulent qu'elles soient. Elles doivent sourire quand ils en ont envie", explique Tatyana à MSNBC.
Qui dit "femme", dit nécessairement – du moins dans l'inconscient collectif – appétit de moineau. Pas question d'engloutir un bavette-frites à midi à la cantine sous peine de passer pour une ogresse incapable de se contrôler.
Le pire, c'est quand un de nos compagnons de table se permet de faire une réflexion sur notre "bon appétit". Mais devinez quoi : les filles n'aiment pas seulement les cupcakes et la salade verte et peuvent craquer aussi pour des ribs de porc, une bière et un morceau de roquefort.
Traduction : t'es vraiment habillée comme un camionneur dans cette tenue. Prises en étau entre les préceptes d'un dress code ultra-sexiste, les filles se doivent d'être féminines et sexy, mais surtout pas vulgaires. Et donc ô grand jamais se montrer en public dans une tenue pas vraiment conforme avec la représentation traditionnelle de la féminité. Mais qui a dit que les femmes devaient nécessairement porter des jupes et des talons pour être présentables ?
Durant des siècles, les femmes étaient avant tout valorisées socialement, politiquement et économiquement pour leurs capacités de reproduction. Aujourd'hui, fort heureusement, plus besoin d'enfanter pour réussir à trouver sa place et réussir dans la société, même si certaines personnes ont visiblement du mal à imprimer qu'on ne puisse pas un jour vouloir donner la vie, "la plus belle chose au monde".
Si évidemment de nombreuses femmes deviendront un jour mères de famille, être dotée d'un utérus n'implique pas forcément d'un jour s'en servir. Et c'est très bien comme ça.
Qui a un jour décrété que pour être estimé et considéré en société, il fallait nécessairement être maqué ? Scoop : comme les femmes qui décident de ne pas faire d'enfants, celles qui sont célibataires – par choix ou non, là n'est pas la question – peuvent être tout aussi épanouies et heureuses que leurs homologues en couple.
Phrase typique sortie par un gros relou que l'on croise dans la rue, elle peut être suivie du très charmant "Eh réponds, salope !" quand on daigne l'ignorer. Pourtant, avec le nombre d'articles publiés sur le harcèlement de rue, on aurait pu croire que les pervers et autres gros lourds tiendraient leur distance. Las ! Il semble qu'il soit encore nécessaire de préciser, encore et encore que se faire aborder dans la rue par un parfait inconnu alors qu'on rentre chez soi, parfois de nuit, est tout sauf plaisant.
Si vraiment vous en avez votre claque de vous faire siffler pendant que vous faites vos courses, allez au travail ou rentrez chez vous, on a listé pour vous 13 façons créatives de réagir au harcèlement de rue.
Que ce soit dit une bonne fois pour toutes : NON, la façon dont nous nous habillons n'est aucunement une invitation. NON, croiser une femme en minijupe dans la rue ne donne en aucun cas le droit de la harceler. NON, les femmes qui se font agresser ne sont JAMAIS coupables d'avoir "excité" leur assaillant en raison de leur tenue "inappropriée". Compris ?
Que répondre à ça, à part : "no comment" ?