« On confond parfois chef de chantier et conducteur de travaux. Le chef de chantier encadre les ouvriers sur le terrain. Le conducteur de travaux, lui, gère les dossiers, les négociations avec l’architecte et les prestataires. Je suis spécialisée dans la réhabilitation de bâtiments sociaux en milieu habité. Mon intervention s’effectue sur des chantiers dans lesquels la population n’est pas relogée.
C’est un hasard si j’ai choisi ce métier. Au final, il me correspond bien et je n’ai pas eu à m’adapter pour le poste : j’ai toujours été un garçon manqué ! Avec mon diplôme d’ingénieur je voulais travailler dans l’environnement. Pour mon stage j’ai assisté un chef de chantier dans la voirie. Ce n’était pas le domaine que je voulais mais l’ambiance du chantier et le rapport aux gens m’ont beaucoup plu. Dans un second stage, j’ai mis en œuvre les énergies renouvelables sur des bâtiments existants. J’y suis restée, et cela fait maintenant trois ans que je suis conductrice de travaux. J’ai appris à gérer une équipe, et à garder l’équilibre entre autorité et décontraction. »
« Humainement et personnellement, mon travail m’apporte une vision nouvelle de la vie et des gens. Jusqu’à la fin de mes études, je n’avais côtoyé qu’une petite partie de la population. Depuis, j’ai découvert d’autres réalités, surtout sur les chantiers en habitat social.
Le contact avec les gens et la satisfaction du travail accompli sont mes aspects préférés. J’ai beaucoup de travail, alors si à la fin de la journée, j’ai réalisé 30% de ce que je devais faire, je suis contente ! Résoudre les imprévus, corriger les erreurs des ouvriers ou répondre aux plaintes des habitants créent parfois des tensions. Mon envie de dépasser les difficultés me permet de faire face à ces situations.
Bien sûr, je conseille aux jeunes de faire ce métier passionnant ! Il permet d’exercer plusieurs activités : de la gestion commerciale, du management, de la technique… Dans une même journée, je parle à une quarantaine de personnes. Pour être conductrice de travaux, il faut être investie mais garder un certain recul.
Ma journée type commence à 7h30. Je passe en revue les dossiers de la journée devant un café. Puis je fais un tour de chantier et règle les problèmes sur place. Je remonte ensuite au bureau faire le suivi quotidien. J’établis des factures pour les sous-traitants, réponds aux courriers, remplis diverses tâches administratives. Si une urgence me fait retourner sur le chantier, cela peut prendre entre trente minutes et quatre heures. Je profite du déjeuner pour me vider la tête au restaurant. Une fois par semaine, j’organise une réunion de chantier avec l’architecte, le client, les prestataires et les concessionnaires (Edf, Telecom etc.). Elle dure tout l’après-midi et nécessite une bonne préparation en amont. Je finis entre 18h et 20h. Il n’est pas rare que mes journées durent 12h.
Au final, être une femme conductrice de travaux facilite presque la tâche. Dans ce milieu masculin, il est parfois plus facile d’obtenir certaines choses avec un sourire qu’avec la force.
Formation :
En deux ans, avec un BTS ou un DUT « conduite de travaux ».
Par le biais des écoles d’ingénieurs : l’ESTP (Ecole Supérieure des Travaux Publics) ou la TPE (Travaux Publics d’Etat) proposent des formations spécialisées d’ingénieur en construction.
Une formation d’ingénieur généraliste permet aussi de devenir conductrice de travaux.
Salaire :
Le salaire de conductrice de travaux en début de carrière après un diplôme d'ingénieur est de 2000 à 2700€ bruts, après un BTS ou un DUT, de 1800€.
Sophie Ughetto
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