Armita Garawand est décédée le 28 octobre 2023.
La mort de cette lycéenne iranienne est une tragédie pour les citoyens du pays, mais aussi pour les défenseurs à l'international des droits des femmes, et des droits humains tout simplement.
Cela faisait un mois que l'adolescente de 17 ans était tombée dans le coma, suite à une potentielle altercation dans le métro de Téhéran avec des membres de la police des moeurs, selon ses proches. Les autorités quant à elles évoquent "de l'hypotension artérielle" afin de statuer quant au sort tragique de la jeune femme. Ses proches, mais également les ONG, s'inquiétaient de son état de mort cérébrale, confirmé par les médecins.
Son père déplorait "qu'aucun espoir de guérison" n'était envisageable. Armita Garawand est décédée. Mais l'hommage qui lui a été rendu s'est vu entaché... Et ce sont les défenseurs des droits des femmes qui ont été ciblés.
Ce 29 octobre, l'avocate Nasrin Sotoudeh, âgée de soixante ans, aurait effectivement été arrêtée lors des funérailles d'Armita Garawand.
Et ce, à l'instar de plusieurs militants des droits de l'homme, également présents lors de cet hommage prenant place dans un cimetière du sud de Téhéran. Mais Nasrin Sotoudeh aurait également été rouée de coups suite à cette arrestation, comme le rapporte le média Courrier International.
Le motif ? "Port non conforme du voile". On en sait guère plus sur la situation des 15 autres militants qui ont fait l'objet d'arrestation ce jour-là. Une information qui n'a fait qu'alourdir ce jour de deuil.
Derrière ce décès se profile un état des lieux dramatique de l'Iran.
Et pour cause, cela fait déjà un an que la mort suspecte de la jeune Mahsa Amini suite à son arrestation par la police des moeurs, a suscité manifestations et mobilisations sur les réseaux sociaux. En outre, le Prix Nobel de la Paix décerné en octobre à la militante iranienne Narges Mohammadi n'a guère profité à celle-ci : Narges Mohammadi est en prison, condamnée par le régime iranien à 31 ans d'emprisonnement. Autant de faits accablants.
Armita Garawand avait été prise en charge depuis 28 jours dans un hôpital de Téhéran. Amnesty International a très tôt exigé une enquête indépendante pour éclaircir les raisons de sa situation. Comme l'indique ELLE, des ONG avancent que la lycéenne aurait été grièvement blessée "suite à une agression de la part de membres de la police des moeurs, chargés de faire appliquer l'obligation pour les femmes iraniennes de porter le voile en public".
Des médias indépendants soutiendraient également cette thèse.