Arrêtée par la police des moeurs à Téhéran au motif qu'elle n'aurait "pas été assez couverte", ou que son voile aurait été mal mis, la jeune Iranienne Mahsa Amini, 22 ans, serait décédée suite à cette arrestation par les forces de l'ordre. Comme le relate la journaliste du Monde Ghazal Golshiri sur Twitter, la jeune femme serait effectivement tombée dans le coma pendant sa garde à vue, avant de mourir le 16 septembre dernier à l'hôpital.
Selon la police, qui rejette toute responsabilité concernant cette tragédie, Mahsa aurait été victime "d'une crise cardiaque", précise encore la reporter. Cependant, sa famille affirme "qu'elle n'avait aucun antécédent médical". Parmi les médecins, certains avancent encore que la citoyenne iranienne aurait été tabassée.
Un drame qui a suscité l'indignation au sein du pays.
De nombreux observateurs, précise le Huffington Post, dénoncent là "un meurtre" - c'est le cas de l'avocat iranien Saïd Dehghan. Des voix plus mesurées jugent cette mort pour le moins "suspecte". Amnesty International notamment en appelle à l'ouverture d'une enquête criminelle afin d'éclaircir ce décès, ainsi que les accusations "de torture et d'autres mauvais traitements" qui l'entourent.
En outre, Amnesty fustige une arrestation "arbitraire" mais également "des lois abusives". L'ONG n'est pas seule à ce titre. Tel que le précise Libération, la proclamée "police des moeurs" est de plus en plus contestée en Iran, notamment par les femmes, qui osent afficher de plus en plus leur indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant le port obligatoire du foulard, l'interdiction de certains vêtements et aux règles islamiques en général.
De plus, le ministre de l'Intérieur serait désormais chargé d'enquêter sur cette affaire, alors que les conclusions du médecin légiste de Téhéran n'ont pas encore été annoncées. Un scandale qui n'a pas fini de faire réagir donc.
La preuve ? Suite à ce drame, et sans attendre, les Iraniennes sont sorties dans les rues et ont retiré leur voile pour protester contre le meurtre présumé de Mahsa Amini et les "humiliations" faites aux femmes (un mot scandé à l'unisson). Et ce alors que dans le pays, enlever le hijab est un crime punissable par la loi. Une révolte fédératrice et sororale.