"En Irak, les transgenres sont considérés comme des pestiférés et sont victimes de persécutions". C'est ce que rappelle à juste titre Courrier International à propos d'une tragédie actuelle : le meurtre de Doski Azad, une femme transgenre de 23 ans, par son frère, au Kurdistan irakien.
Doski Azad a été précisément tuée de deux balles, dans la tête et dans la poitrine, le 31 janvier dernier. Son meurtrier a quitté le pays avant que la police ne découvre le corps de la victime. La jeune femme était la cible de menaces de mort continues de la part de sa famille, qu'elle avait fui depuis plus de cinq ans.
Aujourd'hui, son visage est relayé sur les réseaux sociaux, en signe d'indignation. Les internautes réclament la justice.
En Irak, "celles et ceux qui ne se conforment pas aux normes ou aux moeurs sociétales ou religieuses, y compris les membres de la communauté LGBTQ, sont souvent victimes de violences, de discriminations, d'arrestations et même de soi-disant 'crimes d'honneur' selon la gravité de leur infraction", déplore encore le média Metro Weekly. Les forces de sécurité de Souleimaniye (Kurdistan irakien) ont par exemple fait subir à huit hommes homosexuels "des examens physiques" forcés l'an dernier.
Des violences banalisées en Irak et qui condamnent bien des minorités. "Doski a été menacée à plusieurs reprises, non seulement par sa famille directe, mais aussi par des parents éloignés. Elle m'avait dit que son père avait pris sa carte d'identité et son passeport, mais elle semblait les avoir récupérés parce qu'elle avait passé le Nouvel An à Dubaï", a témoigné l'un des amis de la victime.
Désormais, le consulat général des États-Unis à Erbil, la capitale kurde irakienne, exige qu'une enquête approfondie soit menée au sujet du meurtre de la jeune femme.