Une ancienne députée française a effectué une transition de genre.
C'est dans le magazine suisse Blick qu'Eva Son-Forget (anciennement Joachim Son-Forget) a fait son coming-out trans le 18 novembre. L'ancienne élue macroniste (entre 2017 et 2022), qui avait rejoint le parti Reconquête d'Eric Zemmour lors des Présidentielles, a annoncé avoir changé de nom et de genre à l'état civil.
Auprès du média suisse, l'ex-députée a d'abord évoqué son choix de prénom : "Ça n’a pas été évident de choisir, mais j’aime bien Eva, une référence à Eve, créée à partir d'une côte d’Adam. Elle a tout de suite fait des bêtises", s'est-elle amusée.
Avant de déclarer, d'un ton plus sérieux : "Ce changement statutaire est très important pour moi. Quand votre transition est reconnue par les autres, elle devient réalité. Elle n’est plus un secret d’alcôve."
D'où l'importance pour elle de rendre sa transition publique, n'en déplaise à certains. Car une chose est sûre : "Dans mon ancien camp zemmouriste, à l'UDC et aux extrêmes, cette nouvelle va faire grincer des dents", affirme l'ex-élue. Malgré tout, elle déclare :
"C’est une démarche qui engage ma vie, qui m’expose, moi et mes enfants. Je ne prendrais pas ouvertement la parole si cela n’était pas crucial pour moi, mais surtout pour d'autres, plus faibles que moi, qui ne peuvent assumer leur vie comme ils la rêveraient. C’est un appel à la tolérance et à la liberté de choix de son identité de genre."
Cette nouvelle intervient quelques semaines après l'élection de la première personne transgenre au Congrès américain : on en parlait dans cet article.
Ses proches n'ont semble-t-il pas toujours fait preuve de tolérance. Après un été mouvementé à Paris, pendant lequel la députée avait été arrêtée pour refus d'obtempérer au volant de sa berline (elle conduisait à vive allure et sous l'emprise de cocaïne)... elle s'était justifiée, expliquant avoir été "hospitalisée de force à Genève".
Selon le média suisse, l'ex-élue avait fui le canton "pour échapper à deux nouvelles mesures d’internement ordonnées par des psychiatres". Lors d'une précédente interview, Eva Son-Forget avait déclaré : "J’ai entamé une réflexion sur mon identité sexuelle. Ce changement, cette attitude plus féminine, a provoqué l’ire de mon entourage personnel et professionnel qui a décidé d’entamer un processus de psychiatrisation obligatoire à mon encontre, sous des prétextes fallacieux".
On leur dit que les politiciens anti-transgenres ont plus de risques de perdre une élection ?
C'est en tout cas loin de ces polémiques que l'ancienne élue entend maintenant se concentrer sur sa vie de famille et sur ses trois enfants de 17, 9 et 5 ans.