Ca y est, il est enfin sorti : Saint-Clair, le nouvel album de Benjamin Biolay, marque le retour de "BB" après l'acclamé Grand Prix. Soit un opus à la fois très pop et introspectif, conjuguant airs entêtants et romantiques, poésie spleenétique et méditative, amour électrisant bousculant les coeurs et intimité volontiers crue.
Toute aussi intime est la parole du chanteur durant sa promotion. Ainsi dans les pages de Marie-Claire, l'artiste est revenu en quelques mots sur l'un de ses vieux démons : l'alcool. "En studio, il m'arrive d'être bourré. Deux trois verres vont me faire partir, faire taire mon putain de cerveau", énonce-t-il sans détour.
Une parole importante. Car en France, selon les chiffres de Santé France, on dénombrerait pas moins de 41 000 décès attribuables à l'alcool par an, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes.
Le chanteur l'admet : "À 30 ans, j'étais alcoolo. Ce n'était pas agréable, je devenais gras, je n'étais même pas bourré". Une addiction contre laquelle le compositeur se bat désormais, mais qui pouvait aller loin. Effectivement, il arrivait à Benjamin Biolay de boire 30 bouteilles de vodka en une semaine.
Son truc pour décrocher de l'addiction ? "BB" a remplacé l'alcool par les podcasts : "J'y consacre un temps fou. Cet été, j'en ai trouvé d'extraordinaires sur Flaubert, Mussolini et Pétain. Et là, je suis à fond, j'écoute, je ne gratouille même pas, je suis bien."
De plus en plus d'artistes brisent le tabou de l'alcoolisme, déboulonnant volontiers le mythe de l'artiste maudit, à la vie forcément nocturne et décadente. Récemment encore, la chanteuse Florence Welch de Florence and the Machine l'exprimait ainsi : "Je m'étais mise à la musique pour boire. Je me disais : ce sont les choses que j'aime le plus, chanter, faire la fête et boire de l'alcool. [Arrêter l'alcool] est la meilleure chose que j'ai jamais faite. Maintenant, je peux me déplacer dans le monde avec tellement plus de liberté et d'indépendance".
Une liberté que "BB" semble partager.