"Le futur du fitness, c'est de faire en sorte que tout le monde se sente bienvenu·e". Ces mots sont ceux choisis par la rédaction du magazine Self en guise d'intro de son dernier numéro. Une publication américaine dédiée à la discipline qui aborde les nouvelles pratiques, les équipements les plus adaptés et performants et qui met en avant les visages qui l'incarnent. Et cette année, elle a décidé de dépoussiérer ses valeurs pour les rendre (beaucoup) plus inclusives.
Dans ce nouveau numéro, "nous parlons des personnes qui changent le paysage d'un secteur qui a, pendant trop longtemps, exclu beaucoup de monde", reconnaît la rédactrice en chef Leta Shy dans son éditorial. "Ces dernières années, grâce au mouvement body positive et à d'autres explorations réfléchies qui ont remis en question les idées complaisantes sur le poids et la taille, nous avons assisté à un changement important dans la façon dont nous parlons des corps plus larges." Réjouissant.
Elle poursuit cependant : "Mais les espaces de fitness peuvent être la dernière frontière d'une forme particulière de discrimination corporelle, où les préjugés grossophobes et la stigmatisation liée au poids sont ancrés dans notre compréhension collective de ce que signifie être 'en forme'." Et d'affirmer : "Il est temps de se libérer de cette vision limitée. L'avenir du fitness passe par la création d'un espace où chacun·e se sentira le bienvenu·e. Dans ce dossier, nous rendons donc hommage aux personnes qui nous aident à y parvenir."
Et qui d'autres que Jessamyn Stanley, aussi contributrice du média, pour représenter ce nouvel (et nécessaire) état d'esprit ?
Professeure de yoga, militante et autrice de Every Body Yoga, la jeune femme a permis à de nombreux·ses adeptes de s'épanouir dans une pratique aux vertus reconnues, quelle que soit leur apparence. S'attaquant aux discriminations auxquelles elle a souvent été confrontée, Jessamyn Stanley entend démontrer que le yoga n'est pas l'apanage d'une "élite mince et blanche" ("skinny white girls"), mais bien une pratique pour tou·te·s.
Plutôt que "de quoi j'ai l'air ?", elle encourage par ailleurs sa communauté à penser "comment je me sens ?". Ou comment inciter à s'affranchir avec bienveillance d'injonctions et de diktats oppressants.
Pour l'autrice Evette Dionne, voir Jessamyn Stanley en Une de Self est une avancée réjouissante et particulièrement prometteuse : "Je suis juste... renversée qu'il y ait une génération d'enfants et de préadolescents gros qui puissent voir des couvertures comme celle-ci, qui renforcent le fait que leur corps n'a rien de défectueux", écrit-elle sur Twitter. "Ce n'est pas tout, mais ça signifie beaucoup." Assurément.