Comment oublier les mots de Camille Lellouche dans l'émission Sept à huit, en 2021 ? On s'en rappelle : "Un jour, j'entends mon compagnon dans l'appartement : 'Elle est où cette pute ?'. J'ai un choc et lui dis : 'C'est moi la pute ?'. Il me dit 'T'étais où, sale pute ?'. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me met une claque, très violente".
Deux ans durant, l'actrice et chanteuse a été victime de violences conjugales. Elle en témoigne aujourd'hui dans le livre "Tout te dire", dédiée à sa fille Alma, âgée de 17 mois, comme le relatent nos confrères de Purecharts. "À la première baffe, tu te dis : "Oh, merde !" Mais tu restes car tu es jeune. Si j'avais eu plus confiance en moi, je l'aurais quitté ".
"À l'époque, j'avais les cheveux hyper longs, j'étais coquette, sûre de moi. Et il m'a enlevé tout cela, cette petite lumière. La spécialité des pervers narcissiques, c'est de repérer les profils et de les mettre à terre... Quand tu vois mon image, à aucun moment, tu peux imaginer que ce genre de choses a pu m'arriver. Cela peut arriver à n'importe qui". Violences psychologiques, physiques, manipulations émotionnelles...
L'artiste dit tout, pour mieux sensibiliser.
"C'est adressé aux filles qui me lisent, c'est un signal d'alarme. J'ai reçu énormément de témoignages et cela a aidé énormément de gens. Donc, il faut que cela reste... Moi, je suis artiste, et si je peux procurer des émotions et aider des gens ainsi, j'en fais un devoir ", raconte-t-elle d'ailleurs à ce titre.
Selon l'Observatoire des inégalités, les femmes seraient au moins 172 000 à déclarer des violences conjugales en France. Cela comprend des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint. Depuis quelques années, les signalements de violences conjugales, enregistrés, sont en recrudescence. Le nombre a quasiment doublé entre 2016 et 2021, passant de 114 000 à 207 000, énonce encore l'Observatoire.
"Je ne vivais même plus. Il m'a eu comme ça, à l'usure, tout le temps. Toutes les formes de violences qu'une femme peut subir, je les ai subies. Un jour, je n'avais pas envie de faire l'amour avec lui. Il m'a insultée, m'a mis des droites dans tous les sens, des coups de coude dans le dos, et j'ai commencé à me pisser dessus. J'ai dormi dans ma pisse, par terre, sur le sol, sur le plancher. L'humiliation la plus totale", énoncait-elle à Sept à huit.
En concluant, à juste titre : "Il faut partir au premier coup, évidemment il faut porter plainte. Je souhaite que toutes les femmes arrivent à porter plainte, à avoir des gens autour qui les forcent à porter plainte".
- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit.
- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.