Une ex icône Oscarisée d'Hollywood, devenue animatrice d'émissions d'aérobic kitschouilles, cherche à acquérir la jeunesse éternelle... Et risque bien de s'en mordre les doigts. Voilà ce qu'incarne Demi Moore dans The Substance, l'un des gros chocs du Festival de Cannes 2024. Signé par la Française Coralie Fargeat, ce film concilie body horror (de l'horreur organique et charnelle façon David Cronenberg) et satire féministe très très énervée.
Un ovni largement salué par la critique, euphorique, comparant l'expérience aux films de Sam Raimi, de Kubrick et d'Hitchcock (rien que ça oui !) et qui marque le grand come back inespéré de Demi Moore donc, actrice culte des années 80-90 qui pourrait bien repartir de la compétition cannoise avec un Prix d'interprétation. Et alors que certains voient carrément en The Substance une future Palme d'Or, l'actrice de Ghost y est allée de quelques punchlines sororales bien énervées lors de la conférence de presse.
Quitte à hérisser les poils.
Effectivement, alors que The Substance, à peine la projection finie, se voit déjà accusé sur la Croisette d'être un film "anti-hommes", diabolisant les mecs - alors que c'est bien connu, le cinéma d'horreur ne s'attaque jamais aux femmes... - la star hollywoodienne y est allée de son bon mot pour mettre les choses au point : "Ce n'est pas du tout un film anti-mecs... C'est un film anti-cons !". De quoi ravir l'audience de journalistes.
Comme l'énonce encore le site américain IndieWire, Demi Moore est également largement revenue sur la puissance féministe de ce film bien sanguinolent qui interroge frontalement "la perspective masculine de la femme idéale". Elle a également cligné de l'oeil à la cinéaste Coralie Fargeat en expliquant que ce rôle est absolument unique dans sa carrière : "il exigeait une vulnérabilité et une crudité sans précédent".
Féministe, délirant, mais plein de sensibilité ? On imagine aisément la grande Greta Gerwig, présidente de cette édition cannoise, ne pas rester indifférente à ce beau projet artistique. Et si après Anatomie d'une chute et Titane, une frenchie était de nouveau couronnée à Cannes ?
Une certitude si l'on passe en revue les abondantes critiques bombardées sur Twitter : "crade mais délicieux", "film monstre", "proposition gore et jouissive", "film de body horror féministe et ultra gore"...