Trois jours de congé dit "de naissance" financés par l'employeur et onze jours consécutifs pris en charge par l'assurance-maladie. Quatorze jours au total, c'est tout ce qu'obtient le père quand son enfant vient au monde.
Un temps beaucoup trop court, déséquilibré par rapport au congé maternité (qui est de 16 semaines minimum, soit 6 avant et 10 après l'accouchement) qui, en plus de participer à instaurer des inégalités au sein de la gestion du foyer, fait perdurer des stéréotypes de genre réducteurs. "Onze jours, c'est ridicule, ça remonte à plus de dix ans", déplore ainsi Amandine Hancewicz, présidente de l'association Parents et féministes, auprès de Franceinfo. "C'est un message très négatif, ça veut dire que ce n'est pas le boulot des pères de s'occuper des enfants".
Au même micro, le 28 juillet, Adrien Taquet, le secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance et des Familles, propose un changement majeur : doubler la durée et rendre le congé paternité obligatoire. "Une des hypothèses sur laquelle nous travaillons, c'est de doubler le congé actuel et de passer à un mois de congé parental global, c'est-à-dire intégrant à la fois le congé paternité stricto sensu et les congés de naissance", assure-t-il.
Nommé en janvier 2019, Emmanuel Macron lui a confié les commandes de la concertation des "1000 premiers jours de l'enfant", qui englobe les congés parentaux mais aussi les modes de garde. Le rapport de cette commission, précise-t-il, devra être présenté au Président de la République à la rentrée.
Si les Italiens et les Grecs squattent toujours les dernières places du classement avec seulement deux jours alloués aux pères, selon Le Figaro, la France est bien loin des pays nordiques, de l'Allemagne ou encore de l'Espagne en matière de congé paternité ou parental.
Ainsi, la monarchie ibérique accorde, depuis 2019, huit semaines payées intégralement aux papas, qui bénéficieront du double dès 2021, la Norvège entre dix et trente-neuf semaines, la Suède de soixante à quatre-cent-quatre-vingt jours, cinquante-quatre jours en Finlande et de deux à trente-quatre semaines au Danemark. En Allemagne, si le congé paternité n'existe pas, c'est pour que les deux parents se partagent un congé parental allant jusqu'à quatorze mois.
Des mesures qui prennent en compte l'importance du rôle de celui ou celle qui n'a pas porté l'enfant, et qui, on l'espère, encourageront l'Elysée à mettre les bouchées doubles - voire triples.