Convaincre Gianni Infantino, le président de la FIFA, d'exclure l'Iran de la prochaine Coupe du monde de foot, qui se tiendra au Qatar : voilà la lutte que soutient aujourd'hui l'association Open Stadiums, qui se mobilise pour le respect des droits des femmes.
Le Mondial, qui prendra place du 20 novembre au 18 décembre, a déjà beaucoup fait couler d'encre. Aberration écologique et désastre en termes de droits humains, cette Coupe du monde controversée s'illustre également pour ses récentes recommandations lunaires faites aux supportrices, qui auront l'interdiction de porter des vêtements courts, serrés ou transparents, le port du voile étant également fortement recommandé "pour s'intégrer et respecter la culture locale et éviter les attentions indésirables". Voilà de quoi poser une ambiance.
A cela, proteste Open Stadiums, s'ajoute la présence de l'Iran, alors que le pays est actuellement bousculé par une révolte massive contre le régime oppressif de la République islamique. Cela fait plus d'un mois que les citoyennes et les citoyens descendent dans les rues, retirent ou brûlent leur voile, se coupent les cheveux, s'indignant de la mort suspecte de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des moeurs.
"Pourquoi la FIFA donnerait-elle à l'État iranien et à ses représentants une scène mondiale alors qu'il refuse non seulement de respecter les droits humains fondamentaux, mais qu'il torture et tue actuellement son propre peuple ?", fustige dans une lettre l'association Open Stadiums, déplorant une "grande inquiétude" à voir l'Iran participer à la prochaine Coupe du monde de la FIFA.
"Le football devrait être un espace sûr pour nous tous", assure encore cette lettre, présentant la Fédération iranienne comme "une menace directe pour la sécurité des supporters féminins en Iran". Open Stadiums poursuit sur le même ton : "Les autorités et sa fédération de football ne devraient pas avoir l'honneur de participer au plus beau tournoi de football alors qu'il tue ses citoyens dans nos rues".
Comme le précise L'Equipe, Open Stadiums entend bien pour défendre sa cause s'appuyer sur les articles 3 et 4 de la FIFA, qui couvrent les questions des droits de l'homme et de la non-discrimination fondée sur le sexe, la race, la religion, l'effraction audit règlement étant passible d'expulsion.