Au début, généralement, tout va bien. On se rencontre, on se plaît, on ne se quitte plus. On fait connaissance en s'entourant petit à petit d'une bulle d'amour et d'idéalisation qui nous fait voir l'autre comme celui ou celle qu'on attendait depuis des années. Et dans beaucoup de cas, c'est la vérité. Les étoiles dans les yeux s'intensifient alors que défilent les premières fois : premier baiser, premier rapport sexuel, premier je t'aime, premier plan de voyage à deux, premières rencontres avec les potes, la famille. Les papillons dans le ventre tiennent la route. Même lorsque la routine s'installe. On se dit que ça ne nous arrivera pas, à nous, de "détomber" amoureux·ses.
Et puis au bout d'un moment, on commence à découvrir des manies qui nous agacent plus qu'à l'accoutumée. On se surprend à lever les yeux au ciel en recevant un de ses textos, et à répondre plus sèchement - disons, moins joyeusement - que d'habitude. On a moins le réflexe de l'appeler pour lui raconter la moindre petite péripétie (qui allait d'une embrouille au taf avec notre collègue reloue à une description très précise de l'éclair au chocolat englouti à midi). Les mots doux ne résonnent plus dans l'appartement, ni chez lui, ni chez soi, la bonne humeur non plus. Un matin, on se rend à l'évidence : on l'aime moins. Voire é ? On est légèrement perdue et on risque le crash à chaque instant. Ça nous rend triste de ne plus ressentir autant de sentiments qu'avant, et de deviner qu'il ou elle en souffre silencieusement. Alors que faire ?
L'ambiance est morose, certes, mais notre couple n'est pas forcément condamné. Du moins pas si on décide de tout mettre en oeuvre - à deux - pour remonter la pente. On dit qu'une relation, c'est du boulot. Et par "on", comprendre le nombre incalculable de livres rangés au rayon "développement personnel" de la Fnac. Ça vaut la peine d'essayer. De communiquer et de bosser sur ses envies, les siennes pour sauver (ou pas) les meubles. En trois étapes, ça donne ça.
Avant de remettre automatiquement la faute sur le dos de votre partenaire et ce qui vous gêne chez lui ou elle au quotidien, faites preuve d'un peu d'honnêteté. Qu'est-ce qui vous fait douter, exactement ? Existe-t-il un événement précis, un élément déclencheur, qui vous aurait poussée à vous poser tant de questions ? Ce qu'il est important d'analyser, c'est également si l'autre a changé depuis ces doux moments de lune de miel. S'il y a un laisser-aller commun ou s'il s'agit davantage de traits de caractères que vous n'aviez pas remarqués - ou plutôt, appréciés - avant. Peut-être avez-vous changé, vous, peut-être avez-vous rencontré quelqu'un·e qui sème le bazar dans votre tête. Ne culpabilisez pas mais restez sincère : le problème vient toujours des deux côtés. Et mieux vous l'aurez identifié, mieux vous saurez le régler.
"L'un des choix les plus importants que vous puissiez faire dans votre relation est de vous concentrer sur ce que vous appréciez chez votre partenaire - ce qui est probablement ce dont vous êtes tombée amoureux·se - plutôt que sur ce que vous n'aimez pas", assure Dre Margaret Paul, experte en relations, dans une tribune pour MindBodyGreen. Une liste pourrait d'ailleurs vous aider à y voir plus clair. Une sorte de pour/contre sentimental qui, à défaut d'être romantique, a des chances de vous extirper d'une situation compliquée. Même démarche, plutôt que de pointer ce qui vous gonfle, insistez sur ce que vous aimer chez l'autre. L'érudite donne ainsi quelques exemples de répliques que l'on remplacerait par des commentaires positifs :
- "J'aime ton rire," plutôt que "Je ne supporte pas tes sauts d'humeur."
- "J'aime nos moments ensemble", plutôt que "On ne passe jamais de temps ensemble."
- "J'aime quand on rit et qu'on est si proches l'un·e de l'autre", plutôt que "Tu es toujours tellement distant·e".
- "Merci d'être prêt·e à résoudre ce conflit avec moi", plutôt que "Pourquoi es-tu toujours sur la défensive ?"
La communication reste évidemment essentielle, mais le fait de savoir que l'on est deux à prendre la chose au sérieux, aussi. Veillez donc à ce que votre partenaire s'investisse autant que vous, en lui expliquant que c'est justement dans votre intérêt à tous·tes les deux.
Quelle que soit l'issue de cette phase peu réjouissante, il en faut une. Ça semble facile dit comme ça mais se rendre compte qu'il y a un problème est une chose, agir en conséquence - en décidant de se redonner une chance ou en arrêtant les frais - en est une autre. Il n'y a aucun indicateur de temps quant au moment propice pour prendre une décision, il suffit juste de s'assurer que c'est ce qui nous rendra tous·tes les deux plus heureux·ses. Ou en tout cas moins malheureux·ses qu'en tirant sur la corde d'une relation qui s'étiole. Dans un cas comme dans l'autre, il faut un renouveau. Un nouveau départ, ensemble ou séparé·es. Une étape effrayante, parfois, mais nécessaire. Et si vous changez d'avis, il sera toujours temps de réparer vos erreurs.