Les règles sont taboues pour un·e Français·e sur deux. C'est ce que nous enseigne le baromètre annuel de l'association Règles Élémentaires, se basant sur un échantillon de 1000 répondant·e·s, représentatif·ves de la population française âgée de 18 ans et plus. Ainsi,Règles Élémentaires nous apprend également que la moitié des moins de 35 ans pense qu'il est normal d'avoir mal pendant ses règles. Ou encore qu'une jeune femme de moins de 24 ans sur 2 a déjà manqué l'école à cause de ses règles.
Le baromètre nous enseigne encore que près de 60% des personnes interrogées "n'ont reçu aucun enseignement formel à propos des règles", et que seulement un quart des jeunes a déjà entendu parler de maladies liées aux règles à l'école. 44% de la population française avance avoir reçu un enseignement à ce sujet. De plus, 70% des Français·es déclarent avoir déjà entendu parler de la précarité menstruelle et 46% savent de quoi il s'agit.
De fait, les 16-19 ans sont ouvertement favorables à presque 100 % à un "enseignement menstruel" délivré dans le cadre scolaire. C'est également le cas de Règles Élémentaires, première association française de lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles, qui se mobilise "pour qu'un enseignement menstruel formel accessible à tou·tes, notamment dans le cadre scolaire, devienne la norme".
Comme le rapporte le baromètre, l'opinion française est déjà largement favorable à l'idée d'un enseignement menstruel normalisé dans les écoles. "Tout genre, tout âge, et tout milieu social confondu, près de 85% des français·es adhèrent à cette idée", lit-on, parmi l'échantillon de 1000 répondant·e·s interrogés pour cette étude.
Une donnée importante car "si les réseaux sociaux peuvent permettre de faire émerger des sujets et de diffuser des informations, ils ne peuvent pas se substituer à un enseignement formel accessible à tou·tes, notamment dans le cadre scolaire", relate encore le rapport de Règles Elementaires. "L'information et l'enseignement menstruel apparaissent comme les premiers outils pour que les règles ne soient plus, d'une part taboues, d'autre part sources d'inconfort, de honte, d'angoisse, et in fine, d'inégalités entre les femmes et les hommes."
"L'image des règles doit être renormalisée. La frontière entre le normal et le pathologique doit être clarifiée. Nos institutions ont un rôle majeur à jouer pour éduquer, sensibiliser et informer au cours d'un enseignement menstruel plébiscité par tou.tes", développe le rapport chiffré, qui rappelle également que 8 Français·es sur 10 pensent que la précarité menstruelle est un enjeu de santé publique, et que près de 9 Français·es sur 10 pensent qu'il faudrait mettre à disposition des protections gratuites "pour toutes les personnes qui en ont besoin".
En plus de cet appel à l'enseignement, l'association sensibilise également les professionnels de santé quant à la nécessité de mieux accompagner les personnes concernées et les pouvoirs publics "à intensifier et pérenniser la lutte contre la précarité menstruelle, pour permettre à chacun.e de vivre dignement ses règles".