Les élections de mi-mandat ont lieu ce 8 novembre aux États-Unis. Et elles présentent de nombreux enjeux fondamentaux, comme la nécessité de défendre le droit à l'avortement après sa révocation par la Cour suprême. Droit défendu par les démocrates et inclus dans le scrutin du Kentucky, de la Californie, du Michigan. Or, l'inquiétude s'accroît alors les résultats du camp démocrate pourraient s'avérer "très mauvais", alerte le Guardian, avec une perte annoncée de 44 sièges à la Chambre et de cinq sièges au Sénat.
En outre, déplore ce reportage de TF1, si le sujet de la lutte pour le droit à l'IVG mobilisait fortement en juin dernier, son poids pourrait être "plus limité" désormais. La mobilisation féministe, mais également celle des démocrates qui ont fait de l'IVG un argument de campagne, serait donc retombée au fil des mois. Et ce malgré la médiatisation de figures fédératrices pro-avortement comme Alexandria Ocasio-Cortez, qui avait fait l'objet d'une arrestation pour avoir manifesté après la révocation de ce droit fondamental.
L'avortement va-t-il avantager les démocrates aux élections de mi-mandat ? La question se pose alors que les jeunes générations, potentiels soutiens, engagées dans la lutte pour les droits des femmes, ont le taux de participation "le plus bas de tous les groupes d'âge", en particulier lors des élections de mi-mandat, rappelle le Guardian.
"L'avortement a été un sujet majeur pour les démocrates, et cette stratégie a payé au début. Les sondages ont montré des chiffres plus favorables aux démocrates que l'on donnait perdants à coup sûr. Les études ont aussi montré qu'il y avait une vraie mobilisation et une hausse des inscriptions sur les listes électorales"", souligne auprès du HuffPost Anne Deysine, professeure des universités et autrice de Les États-Unis et la démocratie.
Une interrogation persiste donc. D'autant plus à l'heure où d'autres enjeux semblent davantage préoccuper les Américains. Par exemple ? La flambée des prix au sein du pays. Selon un récent sondage de l'institut Pewresearch, relate TF1, 79% des sondés ont positionné la question économique comme facteur prioritaire dans leur choix de vote. Et ce alors que des Etats comme la Caroline du Nord et l'Arizona voient leurs candidats ouvertement anti-avortement soutenus par les Républicains, en partie favorables à une législation ultra-restrictive à ce sujet.
L'avortement ne serait une priorité que pour 5 % Américains, contre 26 % pour l'économie et 18 % pour l'inflation, selon une enquête Siena/New York Times de mi-octobre, comme le relaie le HuffPost.
Cependant, les jeunes électeurs pro-choix pourraient être en plus grand nombre que ne le prévoient les sondages actuels. Notamment ceux de la génération Z, qui se diraient "motivés pour voter" et plus encore les jeunes femmes, qui considèrent comme problématique que "des vieux hommes blancs prennent des décisions concernant leurs corps", note le Guardian.
En outre, selon la chercheuse Leslie Kantor, l'inscription des femmes sur les listes électorales en ces élections de mi-mandat aurait "considérablement augmenté" dans certains États. Des éléments qui pèseront dans la balance en ce jour d'élection ?