Un monde où les femmes sont arrêtées pour avoir avorté, c'est la dystopie que propose le député démocrate Eric Swalwell, représentant de Californie, dans son nouveau clip de campagne, conçu pour les élections de mi-mandat, qui auront lieu le 8 novembre prochain. Dystopie ? Pas tant que ça, dans une nation où le droit à l'avortement a été révoqué, et où les droits fondamentaux des femmes largement remis en cause ces dernières années.
"Le but de notre spot est de faire en sorte que les électeurs sachent que leurs libertés sont en jeu. Il faut les réveiller, car cette élection va vraiment dicter le cours que nous prenons en Amérique concernant les libertés individuelles", souligne Eric Swalwell, 41 ans, à propos de ce petit film mettant en scène une femme arrêtée par la police devant sa famille pour avoir avorté. Face à cette irruption brutale des forces de l'ordre, le mari s'offusque, les enfants pleurent.
Swalwell a donc décidé de miser sur le choc pour faire réagir.
Le député, qui représente une partie des comtés d'Alameda et de Contra Costa, tient à alerter les électeurs face au risque que les républicains s'emparent du Congrès, ce qui engendrerait toujours plus de régression pour les droits des citoyennes américaines. "J'aimerais pouvoir dire que c'est une exagération, mais les choses pourraient dégénérer très rapidement", a affirmé l'homme politique, relate ABC.
Mais les électeurs suivront-ils ? ABC s'interroge, rappelant notamment qu'un récent sondage, demandant à ces deniers quel était le problème "le plus important auquel le pays était confronté aujourd'hui" : 26 % ont répondu "l'économie", 19 % "l'inflation et le coût de la vie", et... 4 %, le droit à l'avortement menacé. Celui-ci engendrera-t-il une mobilisation sur le long cours ?
On l'espère, tant la situation s'avère urgente. En août dernier, 43 cliniques avaient déjà arrêté de pratiquer des avortements. En parallèle, la Caroline du Sud déployait une proposition de loi afin de rendre illégale toute diffusion d'informations à propos de l'IVG, sur le web notamment. Un état des lieux alarmant, notamment car l'interdiction de l'avortement "est susceptible de mettre en danger la vie de nombreuses femmes dans un pays où le taux de mortalité maternelle est déjà très élevé", a rappelé la spécialiste des mouvements féministes Hélène Quanquin.