Depuis la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit à l'avortement, la répression anti-IVG ne cesse pas outre-atlantique. Récemment encore, la Caroline du Sud déployait une proposition de loi afin de rendre illégale toute diffusion d'informations à propos de l'IVG, sur le web notamment.
Un état des lieux des plus alarmants, appuyé par un rapport relayé fin juillet. Selon ce document partagé par le Guttmacher Institute, institut de recherche et de statistiques dédié au contrôle des naissances et aux données relatives à l'avortement, 43 cliniques américaines situées dans onze Etats différents auraient déjà arrêté de pratiquer des avortements. Et ce un mois seulement après la décision de la Cour suprême.
Comme le relate le magazine Elle, plus de la moitié de ces cliniques se situent... Au Texas.
Plus précisément, parmi les 43 cliniques ayant tirer un trait sur l'IVG, 23 prennent place au Texas. Ce qui n'est pas si étonnant. Cela fait des années que des Etats comme celui-ci poursuivent une sorte de lutte "pro-vie". Rappelons qu'en 2021 déjà, une loi interdisant l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste, recevait l'aval de la Cour suprême des Etats-Unis, et suscitait l'indignation.
Et notamment, celle de la Planned Parenthood Federation, autrement dit le Planning Familial américain. Le Texas privilégiait ainsi la législation dite du "heartbeat", interdisant l'avortement dès qu'une échographie peut détecter un "battement du coeur" du foetus. Un terme "trompeur à ce stade du développement de l'embryon", rappelaient à raison les médecins face à cette expression mise en avant par les législateurs texans.
C'est également en Oklahoma et en Alabama que les cliniques ont rapidement cessé la pratique de l'avortement (dix établissements en tout) depuis le mois dernier, des Etats également connus pour leurs propositions de loi ultra-répressives priorisées ces dernières années. Le Guttmacher Institute prévoit dans les semaines à venir une "détérioration" plus vaste encore de l'accès à l'avortement au sein du pays.
Un contexte alarmant, d'autant plus lorsque l'on se remémore les mots de la spécialiste des mouvements féministes Hélène Quanquin, énoncés pour Terrafemina : "l'interdiction de l'IVG est susceptible de mettre en danger la vie de nombreuses femmes dans un pays où le taux de mortalité maternelle est déjà très élevé, notamment chez les femmes noires : elle aura des effets dévastateurs de la santé des femmes".