La nouvelle est historique et prête à l'optimisme, d'autant plus après des années de trumpisme. Les élections de mi-mandat, qui auront lieu le 8 novembre prochain aux États-Unis, présenteront pour la toute première fois un large panel de candidat·e·s LGBTQ. Des voix queer qui manquent encore bien trop au sein de la scène politique, et notamment au sein de la Chambre des représentants et du Sénat. Bientôt, le changement ?
Chacun des cinquante Etats concernés aura son ou sa candidate LGBTQ, pour un total de 678 candidat·e·s LGBTQ. Et, sans grande surprise, la majorité (90%) de ces postulant·e·s à la Chambre des représentants et au Sénat sont démocrates. Preuve en est qu'il reste compliqué de faire émerger des paroles divergentes au sein du camp républicain.
678 candidat·e·s LGBTQ, cela représente tout de même, comme l'observe Ouest France, une augmentation de 18,1 % par rapport aux élections de mi-mandat de l'année 2020, ce qui est considérable.
La nouvelle n'est pas simplement positive en terme de représentation cependant. Elle peut également s'envisager comme une réponse directe à certaines propositions de loi émises dans le pays, visant à restreindre les droits des personnes transgenres ou à limiter l'enseignement des questions liées à l'homosexualité à l'école. Parmi ces propositions, une loi ouvertement homophobe surnommée "Don't Say Gay", et interdisant tout simplement d'enseigner des sujets liés à l'orientation sexuelle à l'école primaire.
Ainsi Annise Parker, autrefois maire de la ville de Houston et à la tête du LGBTQ Victory Fund, voit là une réaction évidente et mobilisatrice "aux attaques sans relâche visant la communauté LGBT cette année", comme le rapporte le magazine Têtu. Parmi ces très nombreuses candidatures, les démocrates Tina Kotek et Maura Healey, représentant respectivement l'Oregon et le Massachusetts, pourraient devenir les premières gouverneures lesbiennes de leur Etat.
Une mobilisation qui n'empêche pas l'inquiétude, loin de là. Comme le souligne La Presse, les candidat·e·s se "préparent au pire", se sachant cibles des Républicains - notamment les personnes transgenres. Catherine Archibald, professeure spécialiste des questions légales LGBTQ+, déplore ainsi dans ce contexte très tendu "une façon politique de jouer sur les peurs des gens, aux dépens de la communauté LGBT".
Comme le note l'AFP, un électeur américain sur 10 est une personne LGBTQ actuellement, mais ce chiffre devrait passer à un sur sept d'ici 2030.