Melania Trump, une grande féministe ?
On ne s'y attendait pas forcément, à celle-là. A moins d'un vaste teasing beaucoup trop précoce pour le premier avril, voilà une supposition que l'on est en droit d'émettre suite à la diffusion d'extraits de ses Mémoires très attendus... Oui oui, l'ancienne Première Dame va tout dire dans un livre autobiographique, à commencer par ses convictions. Et apparemment, elle en a quelques uns, bien solides.
Et la plus forte de toutes : son engagement en faveur du droit à l'IVG. Oui, ce même droit fondamental que son époux a mis à mal durant quatre ans, et plus encore, en nommant à de hauts postes des personnalités politiques farouchement anti-avortement. Dans son livre à paraître le mardi 8 octobre, relate le Huff Post, Melania Trump affirme effectivement ceci : "Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps ? Le droit fondamental à la liberté individuelle dont dispose une femme lui donne l’autorité d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite".
"Il est impératif de garantir aux femmes l’autonomie de décider de leur préférence quant au fait d’avoir des enfants, en fonction de leurs convictions personnelles". Digne d'un discours de militante. Mais par-delà la si ces mots avaient le pouvoir de convaincre jusqu'à Donald Trump lui-même ? Quitte à changer le destin d'un pays ?
Voilà pourquoi cette hypothèse n'a rien d'hyperbolique...
Oui, aussi fou que cela puisse sembler, l'épouse de Donald Trump serait plutôt en faveur de la position "pro choix" concernant le droit à l'avortement. Position d'autant plus fondamentale depuis la révocation de l'arrêt historique Roe v Wade par la Cour Suprême en 2022.
"Les femmes doivent être libres de toute intervention ou pression de la part du gouvernement, j’ai eu cette conviction pendant toute ma vie d’adulte. Restreindre le droit d’une femme à choisir d’interrompre une grossesse non désirée est identique au fait de lui interdire de contrôler son propre corps", développe encore "Melania". Voilà qui a le mérite de dire les termes. Et de supposer un éventuel retournement de veste de la part de Donald, luttant contre Kamala Harris vue de la présidence ?
Il y a fort à parier que ce retournement a déjà commencé, délicatement. "Si je suis réélu, vous ne penserez plus à l'avortement, parce qu’il est là où il a toujours dû être, avec les États et avec le vote du peuple", a déjà déclaré Donald Trump en Pennsylvanie ce lundi 23 septembre dernier pour s'adresser aux électrices. En pleine course à la présidentielle dans l'espoir de retrouver la Maison Blanche en novembre prochain, le candidat Républicain désire plus que jamais séduire les électrices. "Je veux que les femmes soient juste en bonne santé, confiantes et libres. En tant que président, je dois être votre protecteur", a poursuivi le milliardaire.
Autre twist digne d'un film de M Night Shyamalan, relaté par ELLE : sénateur républicain de l'Ohio et "colistier" officiel de Donald Trump pour l’élection présidentielle de 2024, le controversé J.D. Vance a lui aussi mis beaucoup d'eau dans son vin, en l'affirmant lors du débat vice-présidentiel face à Tim Walz, colistier de Kamala Harris : non non, il "n'aurait jamais soutenu une interdiction nationale de l'avortement". Ce qui suggère que Trump serait à l'unisson beaucoup plus ouvert aujourd'hui sur le sujet...
Des paroles loin d'être anodines dans un Etat où le droit à l'avortement fait l'objet de restrictions qui en bloquent l'accès à bien des femmes concernées. Mais aussi, dans un pays où Kamala Harris devance son rival Républicain de neuf points chez les femmes. Faut-il voir dans les mots de Melania Trump, et la publication imminente de ces mémoires, une stratégie parallèle de séduction politique ?