Comment se libérer d'un mari violent malgré les plaintes à la justice ? C'est cette grande question, enjeu de société de plus en plus mis en lumière, notamment par les associations féministes, que se pose le magazine d'investigation Envoyé spécial ce jeudi 6 janvier sur France 2, à partir de 21h05.
Le reportage de l'émission de la journaliste Elise Lucet s'intitule effectivement "Des femmes sous la menace". Comme le titre le laisse supposer, il s'attardera sur le quotidien de deux femmes, Alison et Géraldine, tentant envers et contre tout de mener une vie "normale" après avoir quitté leur conjoint. Une relation qui était synonyme de violences physiques et psychologiques.
Face caméra, elles narrent leurs expériences.
Et leurs témoignages sont éloquents. Notamment car, en plus d'en dire long sur le calvaire traversé par bien trop de femmes en France, et sur un "après" où pèsent encore angoisses et incertitudes, ce documentaire "Des femmes sous le menace" met en évidence les dysfonctionnements certains d'un système global. Lorsque nous est conté par exemple le dépôt de plainte au commissariat, épreuve si redoutée par les victimes.
On écoute à ce sujet Alison, qui vit la peur au ventre, les volets fermés à son domicile, depuis que son ex-conjoint a été libéré de détention provisoire : "Il m'insultait de chienne, de merde, il m'a dit 't'es morte', il m'a fait plusieurs fois le signe d'égorgement avec ses mains. J'ai déposé cinq plaintes au commissariat. A la quatrième on m'a dit : Mais vous avez pas marre de venir ?...".
Un témoignage accablant qui fait malheureusement écho à bien des prises de paroles relayées sur les réseaux sociaux et au "victim blaming" tout aussi accablant notamment relaté par l'avocate Céline Marcovici dans son livre Madame, il fallait partir, tour d'horizon cinglant du traitement des violences conjugales en France.
Au commissariat, on a même découragé Alison d'exiger une ordonnance de protection. "A chaque fois que je dénonce, il ne se passe rien, mon ex-conjoint se sent plus fort. Porter plainte, et après ?", déplore-t-elle. Un Envoyé spécial à ne surtout pas louper ce 6 janvier.