"On devrait permettre à une femme aux règles très douloureuses de rester à la maison". Voilà ce qu'a déclaré la secrétaire d'État à l'égalité femmes/hommes et aux violences sexistes espagnole, Angela Rodriguez. L'Espagne, déjà en pointe pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, pourrait ainsi devenir le premier pays d'Europe à proposer aux employées des congés menstruels, destinés à toutes celles qui souffrent de "règles douloureuses handicapantes".
Combler un manque, lutter contre les inégalités entre les sexes, mais aussi garantir aux femmes une meilleure santé menstruelle, voilà l'intention de ce projet politique et féministe. Les congés en question pourront s'étendre jusqu'à trois jours d'arrêt de travail par mois. Le gouvernement espagnol pourrait approuver cette loi lors d'une réunion le 17 mai prochain.
Selon Angela Rodriguez, si des congés sont acceptés pour des hommes souffrant de fièvre ou de maux de tête sévères (notamment), il serait aberrant que des femmes, souffrant d'identiques maux dans le cadre de leurs menstruations, n'en bénéficient pas.
"Il est important de préciser ce que sont des règles douloureuses : nous ne parlons pas d'un léger inconfort, mais de symptômes graves comme de la diarrhée, des maux de tête sévères et de la fièvre", explique la ministre au journal El Periodico.
En Egypte, la société Shark and Shrimp devenait en 2019 la première entreprise au Moyen-Orient à instaurer un congé menstruel pour ses salariées. En Inde, c'est l'entreprise Zomato qui instaurait en 2020 un congé menstruel pour ses salariées, afin d'en finir avec la stigmatisation, le mépris, voire les violences qu'inspirent les menstruations au sein de la société indienne. Des initiatives salutaires.
A travers le monde, la Corée du Sud, l'Indonésie, le Japon et la Zambie sont les rares pays à avoir inscrit au sein de la loi la possibilité des congés menstruels pour les employées. En attendant que les choses changent...