Alors que l'empoisonnement des femmes au GHB fait l'objet de nombreuses alertes et mobilisations en Angleterre, en France et en Belgique, notamment à travers le mouvement #BalanceTonBar, expérimentations et technologies se succèdent pour lutter contre ce fléau.
C'est justement pour détecter la présence de cette substance, aussi appelée "drogue du violeur" ou "liquid ecstasy", qu'est actuellement mise au point une application pour smartphones développée au Royaume-Uni par des scientifiques de l'université de Bristol. Le principe ? La détection fonctionne en ajoutant à une boisson des produits chimiques facilement disponibles, l'hydroxylamine et le chlorure ferrique, puis en vérifiant le liquide avec une application gratuite pour smartphone afin de mesurer le niveau de pourpre qu'il contient.
Si l'application détecte une concentration particulière de pourpre, elle indique que le liquide a de fortes chances de contenir la drogue.
"C'est une technologie accessible à pratiquement tout le monde, en dehors d'un environnement de laboratoire et elle est utilisable sans formation professionnelle, ni équipement de laboratoire complexe", se réjouissent les chercheurs britanniques auprès de Metro.
"L'énorme avantage de cette approche est qu'elle exclut le besoin d'équipements de laboratoire coûteux pour effectuer les tests, qui peuvent être effectués sur le terrain. Il s'agit d'un test simple que vous pouvez effectuer vous-même sur la boisson, il ne nécessite aucune connaissance technique", développe à l'unisson auprès du journal Anselmo Procida, étudiant en sciences médico-légales à l'université de Bristol.
Cependant, cette méthode exige de jeter la boisson après usage des produits chimiques.
Bien des expériences sont menées afin de peaufiner la détection du GHB, substance incolore et inodore. En 2021, Simon Kerckhove, étudiant au Havre, proposait ainsi d'intégrer dans les verres une gélule spécifique qui ferait l'effet d'un comprimé effervescent et changerait le liquide de couleur en cas de présence de la drogue.
Les paroles se libèrent de plus en plus au sujet de ce fléau. Ainsi en juin 2022, la chanteuse Louane expliquait avoir porté plainte après avoir ressenti des "symptômes étranges" dans un bar du 18e arrondissement de Paris, suspectant avoir été droguée au GHB. Une année où se sont également accumulés des milliers de plaintes au sujet d'agressions aux piqûres de seringues dans les bars.