Des centaines de messages. C'est ce qu'a reçu le compte Instagram bruxellois Féminisme Libertaire, suite au partage de quelques stories accablantes. La page féministe rend compte à travers ces témoignages de femmes affirmant avoir été droguées et victime de viols ou d'agressions sexuelles, notamment "dans deux bars du quartier du cimetière de la commune belge d'Ixelles".
Perte de connaissance, malaise, black-out de la soirée... Les circonstances de ces viols et agressions relatées par Féminisme Libertaire sont tout aussi accablantes. L'empoisonnement au GHB, "la drogue du violeur", est également mentionné. Comme le rapporte Courrier International, à l'origine de ce mouvement de libération de la parole, on trouve le témoignage de deux jeunes femmes, affirmant avoir été droguées et violées par un serveur.
Pas moins de dix-sept plaintes auraient déjà été déposées contre ce dernier.
Par ailleurs, un compte Instagram Balance ton bar a été créé pour recueillir les témoignages de victimes.
Les témoignages recensés évoquent des agressions sexuelles et viols qui auraient eu lieu aussi bien dans des bars que dans des clubs de Bruxelles.
"En un peu plus d'une semaine maintenant, j'ai reçu plus de 200 témoignages, je ne les compte plus... On dépasse les 1 000 messages de jeunes filles qui m'expriment qu'elles ont vécu des attouchements sexuels, des viols, des cas de drogues dans le verre dans des bars à Bruxelles, mais pas seulement. Plusieurs témoignages concernent des zones au-delà des frontières bruxelloises", explique Maïté Meeus, 23 ans, créatrice du compte Instagram Balance ton bar, sur VivaBruxelles.
Deux établissements bruxellois notamment "sont dans le viseur", relate le quotidien belge Le Soir. "Un travailleur d'un de ces établissements, visé par les accusations, a été mis à pied et les directions font savoir qu'elles se porteront partie civile si les faits sont avérés", développe le journal.
Sur Instagram, le compte Féminisme Libertaire alerte notamment ses milliers de followers à propos d'actes criminels qui auraient été commis suite à l'ingestion de drogues à l'insu des victimes. "De toute évidence, il s'agit d'un phénomène beaucoup plus généralisé. Nous n'avions pas conscience de l'ampleur de ce procédé spécifique, merci de nous avoir fait confiance et d'avoir ouvert la parole à ce sujet", appuie le compte militant.
Avant de conclure : "Vos vécus ne sont pas des faits isolés mais s'intègrent à des mécanismes systémiques inhérents à une société patriarcale et à la culture du viol. Merci à toutes celles et ceux qui brisent le silence". La libération de la parole se poursuit.