Ces derniers mois, une recrudescence de cas de drogue au GHB a été enregistrée dans plusieurs villes française. A Grenoble, à Caen, à Nantes ou encore à Rennes. Et sur Internet, les recherches aussi sont en hausse.
C'est justement pour alarmer quant à ses dangers, et aux peines encourues par ceux qui l'utiliseraient sur autrui, que l'association parisienne Play Safe a décidé de mettre au point un site factice de vente du GBL, une molécule du GHB. Et ainsi, tendre un piège aux potentiels agresseurs qui chercheraient à s'en procurer.
L'idée est partie d'un constat glaçant. "Quand on recherchait à l'époque 'HA GBL', il y avait une recherche associée qui apparaissait dans Google qui était : 'comment violer une femme ?'", se souvient Michel Mau, président de Play Safe, au micro de France Inter. Alors, avec les membres de l'organisation, il souhaite agir là où les "drogueurs" s'approvisionnent et s'informent : en ligne.
Le responsable décrit le fonctionnement de l'initiative numérique. "On est parti pour un litre de GBL. On fait ajouter au panier. On croit être dans un site de commerce mais ce n'est pas le cas." Vient le moment de remplir un formulaire où l'acheteur indique son genre, sa région et sa date de naissance, puis un message apparaît : "Ceci n'est pas un site d'achat", lit-il, énumérant les risques et sanctions auxquels ils s'exposent. La détention de GHB ou de ses dérivés est passible de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
En deux ans, ce sont plus de 10 000 tentatives de commande qui ont été enregistrées par Play Safe. Selon Michel Mau, "des gens qui se sont fait piéger une fois ne reviennent pas sur le site. On est en-dessous de la réalité de ce que l'on peut avoir mais ça nous permet d'avoir des indicateurs."
Notamment, le profil des utilisateurs prêts à payer pour le GBL. "Plutôt" des hommes "de 30 à 40 ans et en terme de géographie, on va tomber sur les cinq plus grandes régions de France", précise à son tour Marie-Emmanuelle Llinares, présidente adjointe de Play Safe. régions de France."
L'année dernière, l'asso a lancé un deuxième projet du genre, "vendant" cette fois des drogues de synthèse qui altèrent la conscience et le consentement, explique France Inter. Preuve de l'urgence d'adresser ce fléau : en un an, cette nouvelle plateforme compte déjà deux fois plus de visiteurs que la première.