"De nombreuses personnes ayant été victimes d'agressions dans des lieux festifs, bars, discothèques, par soumission chimique (GHB/GBL) ont alerté les collectifs féministes et les associations d'aide aux victimes. Cet afflux de témoignages relayés par #BalanceTonBar révèle une augmentation des agressions par administration de substances nuisibles, parfois suivies d'agressions sexuelles ou de viols".
C'est cette urgence sur laquelle alerte aujourd'hui une pétition importante signée par plusieurs associations féministes : "#MeTooGHB : pour une prise en charge digne, rapide et efficace des victimes".
L'idée ? Faire bouger les lignes alors que les cas d'intoxication au GHB sont de plus en plus mis en lumière sur les réseaux. Mais également dénoncer l'accueil des victimes dans les commissariats, parfois accompagnés de réactions type : "Ce n'est pas l'hôtel ici", "Pourquoi vous avez attendu?" ou "Vous n'avez pas de preuve". Un victim blaming dénoncé par le collectif féministe Héro·ïnes 95 Val d'Oise, à l'origine de ce texte.
"En plus du traumatisme lié à l'agression, les victimes dénoncent un grand nombre de dysfonctionnements qui ajoutent de la violence et mettent en péril leur santé et la procédure judiciaire, dont le manque d'accessibilité, et l'accueil parfois méprisant qui leur est réservé. De plus, orientées vers des services d'urgence, les victimes constatent que les hôpitaux sont dans l'incapacité de les prendre en charge et d'effectuer les tests nécessaires : prise de sang et analyse d'urines", déplore encore cette pétition.
Soutenu par de nombreuses associations, mouvements et collectifs comme #BalanceTonBarParis, Collectif Féministe Contre le Viol, Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques, ANosCorpsRésistants (ANCRés), le Planning Familial ou encore The Sorority Foundation, ce texte alerte également quant au manque de formation et de connaissances du personnel hospitalier et des forces de l'ordre sur les risques encourus par les victimes, "tant physiques que psychiques, comme la perte de mémoire, la confusion, l'euphorie, le risques de ne plus se souvenir d'une agression sexuelle, le risque d'IST/MST, de contamination au VIH".
La pétition, qui comptait plus de 14 000 signatures le 18 janvier, interpelle directement le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l'Intérieur et le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes. Et en appelle à la diffusion d'un "message de prévention non stigmatisant transmis aux hôpitaux, établissements de santé, médecins libéraux", à des formations à l'accueil et à la prise en charge spécifique des victimes sous soumission chimique, mais aussi au déploiement d'UMJ (Unités Médico-Judiciaires) uniquement pour les victimes.