À une semaine du premier tour, la campagne entame une semaine décisive. Les deux candidats donnés favoris par les sondages, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ont organisé une démonstration de force dimanche, chacun soutenant un grand rassemblement en plein air au cœur de Paris. Environ 100 000 personnes selon les organisateurs se sont réunies à chacun de ces meetings parisiens dans lesquels les candidats ont lancé leurs dernières forces, à 6 jours de l’échéance décisive.
C’est Nicolas Sarkozy qui a ouvert le bal en clamant son discours à 15h30 place de la Concorde, place où il avait fêté sa victoire au soir du 6 mai 2007. Pendant une allocution de 35 minutes, le président sortant a déroulé ses thèmes de prédilection, avant de faire de nouvelles annonces. Il a ainsi proposé d'ouvrir le « débat » sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) pour le « soutien à la croissance ». Le chef de l’État a par ailleurs proposé de généraliser le système de la « faillite civile » qui permet d'effacer les dettes des familles surendettées. Un système en vigueur en Alsace et qui existe déjà au niveau national. Le candidat de l’UMP s’est également tourné vers la « France silencieuse », désirant convaincre les indécis, avant de conclure son discours par un : «Françaises, Français, aidez-moi, aidez la France », face à une forêt de drapeaux tricolores. « Peuple de France, n'ayez pas peur, ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner », a-t-il lancé.
À une dizaine de kilomètres de là, sur l’esplanade du château de Vincennes dans le 12e arrondissement de Paris, s’organisait le « grand rassemblement pour le changement » de François Hollande. Dans un discours d’environ 45 minutes, le candidat socialiste a dénoncé une droite qui agite « la peur, faute de susciter l’adhésion ». « Peur de l'étranger, peur de l'impôt, peur des marchés » et « même peur de la gauche! », énumère-t-il. François Hollande s’est présenté comme le candidat du rassemblement, appelant à une mobilisation dès le premier tour. Évoquant la tentation du vote extrémiste, il a déclaré : « je n'admets pas qu'une partie de notre jeunesse, parce que désespérée, puisse être tentée, par lassitude, par frustration, d'aller dans cette dérive. Nous nous y opposerons de toutes nos forces ». Autre appel, celui lancé aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui pourrait être le troisième homme de la présidentielle avec son thème de la « révolution citoyenne ». « Parce que je suis candidat de la gauche qui veut diriger la France, je dois traduire cette colère en acte de gouvernement », a-t-il souligné. S’inspirant des mots de John F. Kennedy dans sa campagne en 1960, qui évoquait alors la conquête de l'espace, le candidat socialiste a dit vouloir « fixer une nouvelle frontière pour une nouvelle France ».
En marge de ces deux meetings géants, Jean-Luc Mélenchon avait donné rendez-vous à ses sympathisants à Marseille, pour un grand rassemblement qui a réuni près de 120 000 personnes selon les organisateurs. Au même moment, François Bayrou, leader du MoDem rassemblait à Marseille également un millier de personne, tandis que la candidate du Front National Marine Le Pen tenait une séance de questions-réponses à Hénin-Beaumont devant 1 500 personnes.
Crédit photo : AFP
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