Son appel à l’insurrection civique a été entendu : dimanche, jour anniversaire de la commune, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé des dizaines de milliers de sympathisants place de la Bastille à Paris. A cinq semaines du premier tour, le Front de Gauche réalise là un tour de force, destiné à montrer la capacité de rassemblement populaire du parti et à appeler à la fondation d’une VIe République.
Démarrée à 14h30, une longue marche festive réunissant près de 100 000 personnes selon les organisateurs, a mené les sympathisants et curieux de la place de la Nation vers la place de la Bastille. Scandant « Résistance » ou encore « vite, la VIe République », le public a assisté à un concert avant d’entendre le président du parti haranguer la foule. Ce dernier, dressé sur une scène située sur les marches de l’opéra Bastille, est arrivé sous les vivas du public, avant de tenir un discours d’une petite demi-heure, au cours duquel il a déploré une « France défigurée par les inégalités ».
« Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge ! », a-t-il lancé, faisant allusion à la colonne érigée au centre de la place parisienne en commémoration des journées de révolution de juillet 1830.
Ce discours public était l’occasion pour le candidat de gauche de mettre sous les projecteurs son projet de VIe République « sociale, laïque et écologique ». La manifestation de la capitale est la première d’une série qui se prolongera à Toulouse en avril puis à Marseille.
En pleine campagne, alors qu’il conforte sa montée dans les sondages avec entre 10% et 11% des intentions de vote, M. Mélenchon ne s’en est pas pris à ses adversaires de l’UMP et du PS. Il est resté sur le fond, abordant ses propositions et appelant à la formation d’une « constituante » qui se devra d’être « strictement paritaire » pour poser les fondations d’une VIe République. Parmi les propositions phares annoncées par le candidat de gauche : l’ « établissement de la citoyenneté en entreprise », l’extension « à toutes les terres françaises » de la loi de 1905 sur la laïcité ou encore le droit à l’euthanasie.
Du côté de la gauche on s’est félicité du succès de la manifestation : pour Marie-George Buffet, le vote Mélenchon c’est « le vote utile ». « Vous n'êtes pas au bout de vos surprises ! » a lancé quant à lui Pierre Laurent, numéro un du PCF, estimant que « le centre de gravité de la campagne vient de se déplacer ».
Interrogé en marge d’un déplacement à Paris, François Hollande a quant à lui affirmé que la campagne présidentielle ne devait pas seulement servir à « l’expression d’une colère légitime » mais à « changer le pays ».
Crédit photo : AFP
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