Le 20 janvier dernier, Hunter Schafer (alias Jules dans la très belle série Euphoria) rejoignait Jimmy Fallon sur le plateau de son émission culte, The Tonight Show starring Jimmy Fallon. Après quelques blagues sur leur acquisition respective de camions, l'actrice transgenre en est venue à parler des conditions dans lesquelles elle a vécu le confinement aux Etats-Unis, et des impacts de l'auto-isolation sur sa santé mentale. Un moment particulièrement difficile pour nombreuses personnes, dont la jeune femme de 21 ans. Des confidences salutaires pour briser le tabou qui entoure la dépression et les troubles psy.
"Je dois être honnête, je n'allais pas très bien mentalement à l'époque, vous savez, car la quarantaine a mis beaucoup d'entre nous dans cette situation", confie-t-elle. "J'avais pris sur moi de faire des recherches sur les hôpitaux psychiatriques en Caroline du Nord. Je me suis dit que ce serait peut-être une bonne décision à prendre en fonction de l'endroit où je me trouvais."
Seulement, elle fait chou blanc : toutes les institutions qu'elle trouve en ligne n'ont pas "de bons avis", explique-t-elle. Des résultats peu concluants qu'elle mentionne à Sam Levinson, le créateur d'Euphoria.
"Sam m'a appelée plus tard ce jour-là et je lui ai dit : 'Sam, j'ai fait des recherches sur les hôpitaux psychiatriques pendant deux heures. Pourquoi ont-ils tous des avis aussi terribles ? Je n'en trouve aucun qui soit bonne'", se souvient-elle auprès de Jimmy Fallon. "Et il a dit : 'Eh bien, Hunter, personne n'aime être dans un hôpital psychiatrique. Personne ne va laisser une bonne critique pour un hôpital psychiatrique'", rit-elle.
Après avoir discuté de ses options médicales et thérapeutiques, le showrunner en vient à la raison de son appel : l'épisode du show qui sera consacré au personnage de Hunter Schafer, Jules, et à son point de vue de l'histoire. "Nous avons commencé à lancer des idées, et j'ai écrit l'épisode au lieu d'aller dans ce genre d'institution". Une distraction nécessaire et salutaire, estime-t-elle : "c'était juste très agréable de pouvoir mettre mon énergie dans quelque chose".
La comédienne insiste toutefois : elle ne veut en aucun cas dissuader qui que ce soit de se rendre dans ces établissements spécialisés. "Je pense que les hôpitaux psychiatriques sont très bien si vous devez y aller", précise-t-elle, ajoutant : "Ne vous contentez pas de décider avec les avis".
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la jeune femme transgenre se livre sur des moments charnières et intimes de sa vie. Au New York Times, en 2019, elle abordait les étapes de sa transition, et la façon dont elle avait dû prouver qui elle était.
"Je me souviens qu'au début de ma transition, alors que je venais de faire mon coming out et que je commençais à recevoir de l'aide, j'ai dû voir une thérapeute pendant un an et celle-ci devait confirmer aux médecins avant que je puisse avoir accès aux hormones - leur confirmer que j'étais bien une femme dans ma tête, ce qui est fou d'avoir un médecin qui prend des décisions sur votre identité alors que vous savez tout ce temps", raconte-t-elle. "Je ne pense pas que ce soit comme ça partout, mais c'est une expérience dont je me souviens précisément, qui était juste vraiment bizarre".
Des mots qui ont certainement résonné avec plus d'une personne dans la même situation, et prouvent à quel point la représentation est essentielle.