Elle incarne le nouvel espoir de l'Inde. Arya Rajendran a été élue, lundi 28 décembre, maire de Thiruvananthapuram, ou Trivandrum, la capitale du Kerala. Un état situé sur la côte sud-ouest du pays et composé d'un million d'habitant·e·s. L'étudiante en mathématiques de 21 ans fascine les médias locaux comme internationaux, et pour cause, son ascension est aussi fulgurante que symbolique.
Fille de deux communistes, Arya Rajendran intègre la branche jeunesse du Parti pendant ses études, et endosse le rôle de présidente du Balasangam, une importante organisation qui représente les jeunes communistes, rapporte RFI. C'est ainsi qu'elle commence à se faire connaître comme leader dans le quartier de Mudavanmugal, au sein de la capitale qu'elle dirige désormais.
Son engagement indéfectible, elle l'estime d'ailleurs indispensable, tant pour elle que pour ses semblables. Interviewée sur Republic TV, elle précise pourquoi il est essentiel de se soucier de ces questions : "Les étudiants et les jeunes doivent prendre part à la politique dès leur plus jeune âge. Nous sommes des êtres sociaux. Donc nous devons avoir une opinion claire sur le futur que nous souhaitons pour notre pays. Je suis née et j'ai été élevée comme une communiste. J'ai foi en mes convictions politiques, j'ai foi dans mon parti".
Si la gauche est aux commandes de Trivandrum quasiment depuis l'Indépendance, en 1947, c'est bien la première fois qu'une femme de 21 ans en prend les manettes (elle est la troisième Indienne à exercer cette fonction, mais la plus jeune). A ce titre, Arya Rajendran a affirmé prioriser l'empowerment des femmes et de la jeunesse, notamment par le milieu professionnel. "La création d'emplois et la promotion de l'esprit d'entreprise chez les jeunes et les femmes seront des domaines clés", a-t-elle garanti. "De plus, les mesures de protection sociale se verront accorder l'importance qu'elles méritent".
Ce qui a fait taire les critiques quant à son âge, et convaincu les membres du conseil municipal (l'élue a recueilli 51 voix sur 100), ce sont son assurance, sa détermination, mais aussi ses combats pour une meilleure gestion des déchets et l'ouverture d'un centre de santé primaire.
"En tant qu'étudiante et en tant que représentante de la jeunesse, j'ai fait face à plusieurs problèmes municipaux", notait-elle à la télévision avant sa nomination. "Le plus important était celui de l'hygiène et des infrastructures sanitaires. Même pendant le Covid-19, les gens avaient peur de se rendre à l'hôpital. Je veux offrir de meilleurs soins pour tous. Et je pense que ma candidature est un signe d'espoir pour tous les jeunes Indiens".
Avec sa nomination, le Parti communiste met également en avant son engagement pour les droits des femmes, dans un pays où les crimes sexistes et sexuels sont extrêmement nombreux (l'Inde se place parmi les trois nations les plus dangereuses pour ses habitantes).
Mais le Kerala est un état à part, souligne L'Obs. On y trouve un taux d'alphabétisation record des femmes de 92 %, une espérance de vie très supérieure à la moyenne nationale et un indicateur de développement humain élevé par rapport à son niveau de développement économique. Des faits que semble espérer faire perdurer et prospérer Arya Rajendran, qui souhaite par ailleurs continuer ses études en parallèle de son mandat.