A l'occasion de l’émission « Face aux Français » sur TF1 lundi soir, François Hollande est revenu en détails sur son programme présidentiel. Troisième candidat dans la course à l’Elysée, après Eva Joly et François Bayrou, à se prêter au jeu des questions d’un panel de téléspectateurs et des journalistes, F. Hollande a détaillé ses propositions et les a assorties de nouvelles mesures. Il a ainsi déclaré sa volonté de taxer les hauts revenus jusqu’à 75%, un taux concernant les revenus se situant « au-dessus d’un million d’euros par an, donc à peu près 100 000 euros par mois ». « J'ai appris les progressions considérables des rémunérations des patrons du CAC 40, deux millions d'euros par (an) en moyenne. Comment l'accepter ? », a fait valoir le candidat socialiste, dont le programme prévoyait déjà une tranche d’imposition de 45% pour les revenus de 150 000 euros par an.
Autre annonce : la création d’une cotisation pour financer la dépendance. A la question de savoir s’il s’agissait d’un nouvel impôt, il a répondu : « il s'agira d'un pacte...c 'est une contribution, oui, mais que toutes les personnes auront à payer ». « Si l'on commence très tôt, c'est un coût très faible », a-t-il plaidé, affirmant vouloir ainsi renforcer la solidarité nationale.
Parmi ses autres positions, sa volonté de bloquer les prix de l’essence pendant « trois mois » qui permettrait de mettre « les distributeurs face à leurs responsabilités », pour ensuite mettre en place un « mécanisme fiscal » qui restituerait « au consommateur ce que l’Etat n’a pas à avoir comme recettes supplémentaires ». François Hollande a par ailleurs assuré qu’il lutterait contre le surendettement des ménages, en légiférant sur les commissions prises par les banques et en mettant en place le registre national des crédits aux particuliers en prenant soin de respecter « des conditions très particulières », garantissant le droit des personnes.
« Il faut être élégant »
S’agissant du déroulement de la campagne, François Hollande a dénoncé en début d’émission le « manque d’élégance » de Nicolas Sarkozy qui s’en était pris le matin même à sa compagne, la journaliste Valérie Trierweiler, qui travaille pour la chaîne Direct 8 appartenant au groupe Bolloré. Alors qu'il était interrogé sur ses amitiés avec les patrons du CAC 40, le chef de l’Etat avait en effet déclaré à RTL : « est-ce que le fait de travailler dans le groupe de M. Bolloré crée un sentiment de dépendance du candidat socialiste à l'endroit de M. Bolloré ? Réponse : non. Je ne lui ferai pas ce procès, j'aimerais qu'on ne me le fasse pas à moi non plus ». « Il faut être élégant : il s'agit de ne pas s'en prendre à la compagne d'un candidat », a simplement répondu M. Hollande. Egalement interrogé sur la polémique suscitée par les propos de sa porte-parole, Najat Belkacem, qui avait ce weekend accusé Nicolas Sarkozy de s’inspirer de Berlusconi et de Poutine, François Hollande a pris ses distances, refusant de prendre à son compte ces propos. « Il n'est pas besoin d'aller prendre des exemples à l'étranger. Cinq ans maintenant, il suffit de le ramener à ce qu'il a promis, n'a pas fait ou qu'il a mal fait », a-t-il commenté.
Crédit photo : AFP/Archives
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