Marcher pour ses droits et pour faire entendre sa voix. Le 25 avril, à la veille de la Journée de la visibilité lesbienne, elles seront nombreuses à descendre dans les rues de Paris, guidées par un groupe en non-mixité, puis rejointes par celles et ceux considéré·e·s comme des allié·e·s à leur cause. Une mobilisation militante mais aussi symbolique, puisqu'elle incarnera la première marche de ce genre en France depuis 1970. Avec un combat principal : la PMA pour tou·te·s au sein de la loi bio-éthique.
"Les lesbiennes sont quasi-absentes des débats politiques et médiatiques qui les concernent et concernent leurs familles", dénonce le jeune collectif Collages lesbiens, à l'origine de cet événement, dans les colonnes du magazine Néon. "Le manque total de considération de la parole des lesbiennes sur la PMA nous a poussé·es à vouloir reprendre la rue la veille de la Journée de visibilité lesbienne."
L'organisation insiste également sur les conséquences d'un texte qu'elle juge excluant et discriminant : "Les lesbiennes racisées et/ou trans en particulier sont complètement invisibilisées par le projet de loi bioéthique actuel, qui ne leur permet pas de construire des familles qui leur ressemblent et qui les expose à un racisme, à une transphobie médicale dont le gouvernement tait le nom."
C'est pour cela qu'un cortège en non-mixité lesbienne et racisée se tiendra au sein de la manifestation. Une façon de mieux faire entendre un vécu, et des revendications essentielles.
A ce sujet, voici leurs demandes principales : "La PMA anonyme par défaut, gratuite et remboursée pour tou·te·s, sans conditions" ; "L'ouverture et la sécurisation de la filiation des 'dons dirigés'" ; "Pouvoir conserver ses gamètes lors d'une transition dans tous les centres de conservation (CECOS) et pouvoir les utiliser dans le cadre d'une PMA pour tous les couples" ; "Permettre aux couples (et non aux médecins) de choisir l'appariement ou de le refuser" ; "Un effort de communication adapté sur le don de gamètes, en particulier en provenance de donneurs et donneuses non-blanches."
Du côté des mères, en amont du 26 avril, l'association Enfants Arc en Ciel, qui accompagne les personnes LGBT dans leur projet parental, s'indigne face au manque de protection reçue pour les mamans "sociales" (qui ne portent pas leur bébé), aux formulaires inadaptés qui engendrent des situations kafkaïennes et à une administration archaïque qui peine à avancer avec son temps. Elle invite enfin prestement à "donner la paroles aux premières concernées", pour mieux faire lumière sur des problématiques qu'elles rencontrent au quotidien.
"Nous avons besoin de cette visibilité", martèle encore Collages lesbiens, "de cette réappropriation, d'avoir conscience de notre force, de notre nombre, et d'investir l'espace pour porter des revendications qui changent nos vies."
Pour participer, rendez-vous ce dimanche 25 avril, à 14 heures devant la fontaine de Châtelet, à Paris.