Toujours numéro un !
Deux années de suite, Melissa Da Costa s'érige tout en haut du podium des écrivains en France. L'an dernier, le JDD l'érigeait en "inconnue la plus lue de France". Et pour cause, si elle est très discrète, la romancière est pourtant omniprésente au sein des pyramides de best sellers qui ornent librairies et maisons de la presse.
En 2024 toujours, Melissa Da Costa coiffe effectivement au poteau le pourtant indétrônable Guillaume Musso. Et s'impose dans un Top d'où est absent, pour une fois, Marc Lévy. Le signe de l'évolution d'un lectorat plus que jamais décidé à privilégier des plumes féminines, et mettre à l'honneur tout un matrimoine ?
En 2023 déjà, Melissa Da Costa était la romancière la plus lue en France, avec plus de 1,1 million de livres vendus en un an.
Et en 2024, Melissa Da Costa, c'est plus de 1 162 000 exemplaires vendus.
A même pas 35 ans. A l'instar de consoeur telles que Virginie Grimaldi, Valérie Perrin, Aurélie Valognes ou Agnès Martin-Lugand, son nom est désormais très familier aux lectrices et lecteurs férus de son style irrésistible et volontiers surprenant, quelques années seulement après son premier grand succès, Tout le bleu du ciel.
Tout comme il y a vingt, ou trente ans, Fred Vargas, Amélie Nothomb et Anna Gavalda squattaient toutes les bibliothèques. L'autrice de Femmes du bout du monde est célébrée par ses lecteurs pour sa narration très page-turner - qui incite à dévorer les chapitres - la générosité des émotions déployées dans ses pages (beaucoup en ressortent les larmes aux yeux), sa compréhension très empathique de la solitude, du mal-être, du chagrin, de la maladie, des relations toxiques. Elle n'hésite pas non plus à mêler les genres entre eux, pour mieux décontenancer.
Les romancières sont-elles plus que jamais mises en lumière dans les librairies ?
Alors que les dernières révolutions féministes ont indéniablement engendré l'émergence de nouvelles maisons d'édition, et surtout de nouvelles collections (comme celle de Vanessa Springora), synonymes de plumes marquées par leur pluralité, leur diversité, leurs convictions, du côté de la fiction également, le lectorat semble en demande de regards différents. Preuve parmi d'autres d'une société qui évolue à l'unisson, les plus récents Prix Nobel de Littérature, remis à des autrices, d'Annie Ernaux, revenu en tête des ventes, l'autrice sud-coréenne Han Kang.
Tel que l'énoncent nos confrères de franceinfo, deux autres romancières, Morgane Moncomble, 28 ans, et l'Algérienne Sarah Rivens, 25 ans, occupent également les premières places du palmarès des plumes les plus lues en France, avec des chiffres surpassant le demi million d'exemplaires vendus en un an. On ne peut que s'en réjouir.
Et propager ce mot d'ordre d'Alice Coffin, émis il y a quelques temps déjà, mais qui ne prend pas une ride : valoriser le matrimoine littéraire. Rappelons que selon le site américain de recommandation de lecture GoodReads, les auteures femmes sont lues à 80 % par... Des femmes.